Le président Alpha Condé s’est rendu, le 30 octobre 2020, dans certaines garnisons militaires de Conakry notamment au camp Alpha Yaya Diallo. Face aux forces armées, le président guinéen a répondu à l’Union européenne qui a jugé « douteux » les résultats du scrutin du 18 octobre.
Depuis qu’il a perdu les cinq communes de Conakry lors des élections législatives du 28 septembre 2013, Alpha Condé n’a jamais accepté que des élections soient financées par l’étranger, notamment l’Union européenne dont les observateurs avaient monté la garde à tour de rôle à Matoto pour que des PV ne soient pas falsifiés. Cela est considéré comme une ingérence, selon Alpha Condé, la Guinée n’acceptera pas qu’un autre pays mette son argent dans les élections.
« Nous tenons à notre souveraineté. Nous tenons à notre indépendance. Nous n’acceptons pas de recevoir des ordres des autres pays. On n’a pas besoin de demander l’avis d’un pays sur ce que nous devons faire. Le seul à qui on doit demander de l’avis, le seul avis qui compte, c’est l’avis du peuple guinéen. Et nous avons fait les élections sans aucune aide extérieure. Nous avons fait le référendum, nous avons fait les législatives et les présidentielles sans qu’un franc ne vienne de l’extérieur. Parce que nous ne voulons plus du tout que les gens se mêlent de nos affaires. Or, s’ils mettent un peu d’argent, ils se mêlent. Donc ne soyez pas surpris des comportements de certains Etats. Mais cela n’a pas d’importance », a-t-il déclaré.
Plus loin, le chef de l’Etat affirme que la Guinée sera bientôt le 2ème pays ouest africain le plus puissant après le Nigeria : « Nous allons continuer à développer la Guinée et s’il plaît à Dieu, la Guinée ira très vite. D’ici quelques années, la Guinée sera la deuxième puissance après le Nigéria. C’est ça qui ne plaît pas à tout le monde. »
Puis, il dit compter sur l’armée qui est, selon lui, au service du peuple : « […] Mais je compte sur vous. Vous êtes l’armée du peuple, restez l’armée du peuple. C’est en vous que le peuple se reconnaît…»