Au cours de cet entretien exclusif qu’il a accordé à notre rédaction ce jeudi, 30 juillet 2020, le secrétaire général du Parti de la Libération Populaire (PLP) , a fait un survol de l’actualité sociopolitique du pays dominée par les préparatifs de l’organisation de l’élection présidentielle annoncée pour le 18 octobre.
Cheick Traoré, pense qu’Alpha Condé est déjà investi candidat du parti au pouvoir pour cette élection.
Le premier responsable du PLP invite ses pairs de l’opposition à faire un front commun pour empêcher le futur candidat du RPG de remporter le scrutin.
Guinée360: Quelle regard portez-vous sur le déroulement du processus électoral en cours en Guinée ?
Cheick Traoré : Le processus se déroule normalement. Je pense que la CENI est dans son rôle, même si la situation politique est un peu caduque, il n’y a pas d’entente entre les acteurs politiques, chacun reste camper sur sa position, mais il faut quand-même comprendre que la CENI est dans son rôle et les choses évoluent normalement sur le terrain.
La CENI est dans son rôle, elle a fixé la date du 18 octobre pour la tenue de l’élection, est-ce que vous croyez à sa capacité d’organiser le scrutin à cette date ?
Je pense que la CENI si on la laisse travailler, elle pourra organiser l’élection. Mais quelle election devons-nous avoir ? Je pense que c’est la grosse question. Moi je pense qu’aujourd’hui l’objectif n’est pas seulement d’organiser l’élection, l’objectif c’est d’avoir une élection inclusive et apaisée.
Mais on constate qu’il y a une crise de confiance entre les acteurs politiques, beaucoup pensent qu’il faut aller autour de la table pour régler la crise. Quelle est votre position ?
Notre position est très claire là dessus. Nous nous pensons qu’il faut aller autour de la table pour discuter. Même si nous restons 10 ans dans ces manifestations, même si nous restons 10 ans dans cette guéguerre, même si nous restons 10 ans dans ces attaques par média interposé, nous finirons toujours par nous retrouver autour d’une table. Donc pourquoi pas aller maintenant pour trouver un consensus par rapport au processus et par rapport même à au fonctionnement de notre pays.
Cependant, les responsables du FNDC sont dans la rue pour exiger le départ d’Alpha Condé du pouvoir qu’ils accusent de parjure. Comment vous comprenez le combat du front et quel appel avez-vous à lancer à l’endroit de ses membres ?
Ce que je demande au FNDC pour sortir de cette crise, c’est de revoir la copie, c’est de revoir les stratégies, parce que je pense qu’aujourd’hui le combat pour la défense de la constitution est déjà derrière nous. Aujourd’hui la constitution que nous avons n’est pas la constitution de 2010 donc elle n’est plus d’actualité. C’est la nouvelle constitution qui est en train d’être appliquer . Qu’est-ce qu’il faut faire maintenant, essayons de nous retrouver et de mettre des grandes stratégies en place pour empêcher Alpha Condé de jouir des opportunités que lui offre cette nouvelle constitution.
En prélude à la prochaine présidentielle, le RPG arc-en-ciel s’active à organiser sa conviction nationale pour élire son candidat. Mais tout porte à croire que c’est Alpha Condé qui sera investi candidat. Selon vous qu’est-ce que l’opposition doit faire ?
En réalité, Alpha Condé sera candidat. Cela est clair. Parce que vous avez vu les conventions qui ont été organisées à l’intérieur du pays et jusqu’à présent le président Alpha Condé n’a pas présenté un successeur. Donc ça veut dire que le président sera bel et bien candidat. Donc il faut que l’opposition puisse se donner la main. Que l’ont puisse faire des compromis. Tout le monde ne peut pas être président en même temps. Que l’opposition puisse comprendre cela, qu’on se retrouve et qu’on puisse avoir un candidat unique, une candidature unique contre Alpha Condé comme on a fait au Sénégal en 2012.
Quel regard portez-vous sur l’engagement des jeunes en politique ?
L’engagement des jeunes en politique il faut le dire clairement c’est un grand atout. Si on refaire de l’histoire de la Guinée ce sont les jeunes qui ont fait l’affaire de la Guinée. C’est lorsqu’on a commencé à écarter les jeunes dans la politique que le pays s’est effondré. Donc quand je vois aujourd’hui des jeunes qui viennent en politique pour moi c’est un atout que tout le monde doit accompagner et soutenir. Qu’on ne les méprise pas, qu’on ne dise pas qu’ils n’ont pas d’expérience. Je pense que c’est ce qui va permettre à notre pays de sortir de l’ornière.