Nous sommes vers la fin du mois mars, mois dédié à la femme. La rédaction de guinee360.com est allée à la rencontre des femmes qui pratiquent des métiers considérés comme ceux des hommes, notamment la mécanique. Deux jeunes élèves mécaniciennes, très dynamiques adorent leur métier qu’elles apprennent dans un garage à Enta et rêvent d’ouvrir le leur un jour.
Marie Saba et Fatou Sylla font la 3ème Année au Centre de Formation Promotionnelle (CFP) de Matoto. Chaque jour, après les cours, elles se dirigent au garage pour mettre en pratique les théories qu’elles bénéficient en classe.
Très concentrées, en train de serrer des bougies d’une Mercedes, Marie et Fatou chahutent. Aisément, Marie les raisons de son choix : «Personnellement, j’ai aimé la mécanique automobile. Et pour exercer une chose, il faut d’abord avoir l’amour de la chose. Je me suis dit aussi que je pourrais faire ce métier comme les hommes, voire mieux qu’eux».
Marie et Fatou ont préféré la mécanique automobile au détriment de la coiffure, la couture et autres métiers propres à la couche féminine.
Tellement attachée à cette profession, même si dans ce garage, il n’y a pas le boulot de façon intense, Marie et Fatou aiment venir pour y passer des temps que de rester à la maison. Pour elles, la fréquence ici est aussi nécessaire pour bien comprendre le métier.
Apparemment, ces demoiselles se sentent à l’aise dans leur accoutrement et n’ont aucun complexe de pratiquer la mécanique.
A la question de savoir si elles n’ont pas honte de pratiquer ce métier ou peur des moqueries de leurs camarades, Fatou Sylla répond, un peu surprise d’une telle question : « Avoir honte? Jamais! D’ailleurs, il y a des hommes qui m’encouragent beaucoup dans cette posture.»
De son côté, Fatou demande aux autres femmes de se débrouiller elles aussi pour ne pas attendre tout de leurs époux : «Aux femmes qui attendent leurs maris pour leur apporter un coup de main, etc. Ce n’est pas normal. Il faut se prendre en charge. Si un homme veut t’aider, qu’il te trouve au moins en train de te battre et que s’il t’apporte quelque chose, c’est parce que tu n’as pas pu le faire, mais parce que tu n’as pas essayé.»
«Actuellement, si on n’a rien, on est rien. A celles qui sont dans des bars ou motels, je leur demande d’apprendre aussi quelque chose qui pourrait leur être utile afin de subvenir à leurs besoins», complète Marie.
Leur rêve
Elles comptent ouvrir leur propre garage et former à leur tour d’autres femmes en mécanique automobile. Comme pour dire qu’il y aura en Guinée un garage spécialement pour femmes, formées par Marie Saba et Fatou Sylla.