Alphonse Charles Wright, procureur général, près la Cour d’Appel de Conakry, a lancé un avertissement au Haut commandant de la gendarmerie nationale, pour s’être interféré ‘’habituellement’’ dans les affaires propres aux OPJ. Lors de la conférence de presse lundi à son parquet, il a invité le Colonel Balla Samoura à s’abstenir de donner des instructions à un officier de police judiciaire dans le cadre d’une enquête.
«Le haut commandant n’est pas un officier de police judiciaire. Il ne doit interpeler ni convoquer, ce n’est pas son travail. Il doit laisser la main libre aux officiers de police judiciaire qui sont habilités par le parquet. En cas de manquement à ces directives, le parquet général n’hésitera pas d’engager des poursuites», avait laissé entendre le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry. Il a fait cas d’une limite de responsabilité, à cet effet.
«Je ne sais pas ce qu’il appelle limite de responsabilité, c’est tellement énorme qu’il faut qu’il comprenne ce que c’est qu’un haut commandant (…)», a répondu le Colonel Balla Samoura, dans l’émission les GG de la radio Espace ce mardi 29 mars.
«Nous nous sommes dans une dynamique de s’efforcer à remettre tout ce qui n’était pas sur les rails avant. La crise, c’est entre la police judiciaire, le parquet général et les parquets d’instance. Chacun à la possibilité de suivre le code. C’est quoi un procureur général par rapport à un OPJ ? C’est quoi un procureur d’instance par rapport à un OPJ ? Il faut avoir une idée dessus. Le problème, c’est à ce niveau. Que les procureurs d’instance prennent leurs responsabilités», a rétorqué le directeur de la justice militaire.
Si un procureur doit avoir un dossier propre et fait dans les règles de l’art, sachant bien que la forme tient, et le fond aussi, ajoute Colonel Balla, cette forme-là, c’est au commandant d’unité de faire en sorte que l’OPJ reste dans le cadre de la procédure.
«Que la loi le dise ou pas, c’est ça le rôle de la gendarmerie et le commandant de la gendarmerie. Si on ne le fait pas, ça va aller dans tous les sens et si on ne le fait pas, ça va retomber sur nous», a indiqué le patron de la gendarmerie nationale.
«Je dois me rassurer tant qu’il y a la possibilité, sur tout le territoire national, de voir si les avis sont respectés, est-ce que les gendarmes sont en train de faire ça et ça. Donc c’est à nous d’avoir un droit de regard sur tout ce que font les gendarmes.»