La lutte contre la vente illicite des médicaments en Guinée constitue une réelle problématique auxquelles sont confrontés l‘ordre des pharmaciens. Si certains citoyens préfèrent acheter ces médicaments par terre à cause de leurs prix abordables d’autres par contre optent pour les médicaments à la pharmacie.
Interrogés ce mercredi 28 Avril 2021 , certains citoyens et professionnels de santé se sont exprimés par rapport à la vente et à la consommation des médicaments par terre.
Rencontré devant une pharmacie par terre, Abdoulrahmane Diallo ne trouve pas de différence entre les produits dans les pharmacies et celles par terre. Donc il préfère s’approvisionner chez “les par terres” ou le prix est moins élevé.
«Moi j’achète tous mes produits dans les boutiques au marché. Là-bas c’est moin cher et je vois pas de différence entre les médicaments de la pharmacie et ceux dont j’achète au marché. D’ailleurs si c’est avec les vendeurs ambulants c’est moins chers . Et ça traite comme ceux de la pharmacie. Chacun peut aller où ses moyens lui permettent. En tout cas moi j’ai toujours acheté mes produits chez les “par terre” mais cela ne m’a jamais causé de problèmes de santé. Dans les pharmacies un produit on peut te parler de 95 000 GNF mais chez les par terre tu ne dépense pas plus de 50.000 GNF», a fait savoir ce citoyen.
Par contre Mohamed Soumah lui déconseille l’achat des médicaments par terre.
«Le plus souvent ces médicaments sont exposés au soleil et poussiéreux. Parfois même quand tu les achètes, tu trouves que la couleur a changé à cause du soleil. C’est vrai le guinéen ne pense qu’à son économie, mais quand il s’agit de sa santé il faut penser à la préserver. Moi je n’achète pas les médicaments par terre et je le déconseille», lance t’il.
Conscient du fait que le secteur connaît du laisser aller, Dr Manizé Kolié, Secretaire général du syndicat des pharmaciens de Guinée a présenté une image peu reluisante de ce secteur. Le syndicat des pharmaciens de Guinée ne laisse passer aucune seconde pour éradiquer cette pratique.
Pour y remédier, Docteur Manizé Kolié réaffirme l’engagement de sa structure.
« La raison de cette lutte est très simple. Nous avons une population à 75% analphabètes. Et l’analphabète ne fait pas la différence entre le faux et le vrai, lui c’est le prix qui l’intéresse. Quand c’est moins cher, il prend. C’est-à-dire, il achète la mort sans s’en rendre compte. C’est pour bannir tout ça que nous nous bâtons. Suite à la récente décision prise par le chef de l’État interdisant la vente illicite des médicaments, on doit rencontrer les autorités pour mettre ensemble un plan. Pour le moment, ça n’a pas eu lieu mais c’est en cours. Donc, il y a de l’espoir», a-t-il renchéri.
Tout en sollicitant l’aide du gouvernement pour éviter l’intoxication de la population à travers les faux médicaments, Docteur Manizé Kolié rassure la population sur l’éradication totale de cette pratique grâce aux différents combats menés sur le terrain par le syndicat des pharmaciens de Guinée.