La CEDEAO donné une injonction au CNRD d’établir un chronogramme avant avril de l’année en cours. Passé ce délai, l’institution menace de brandir des sanctions économiques à l’encontre de la Guinée, sous une transition depuis le lendemain du coup d’Etat qui a renversé Alpha Condé le 5 septembre.
« La CEDEAO est dans son rôle de brandir des menaces de sanctions. La CEDEAO est un partenaire important de la Guinée. Mais aussi, la Guinée est un partenaire important pour la CEDEAO et je pense que ce rapport doit être compris comme cela. Nous ne sommes pas autour de la table des chefs d’Etat qui ont décidé cela. La Guinée n’a pris aucun engagement de délivrer un chronogramme à la CEDEAO pour telle ou telle période. Ça ne fait pas partie des échanges que nous avons eus avec cette institution. Je crois que la CEDEAO doit faire attention », a martelé le porte-parole du gouvernement.
Ousmane Gaoual Diallo estime qu’aujourd’hui les peuples Ouest Africain s’interrogent sur sa véritable mission de l’institution : « Est-ce qu’elle a renforcé les institutions démocratiques, est-ce qu’elle a favorisé l’ancrage démocratique dans la sous-région? Est-ce qu’elle est venue au secours des pays qui ont des véritables problèmes ? Il faut faire attention là-dessus. Ce qui est clair, la Guinée n’évolue pas sous le tic-tac de qui que ce soit. Cela se fait dans le respect mutuel des institutions et des pays. Notre pays a une histoire qui est connue. Depuis 58 nous traversons des périodes extrêmement difficiles. La CEDEAO était où ? En 2007, 1987 elle était où ? Je pense qu’il y’a des étapes qui sont très importantes. Notre pays a un contexte, et une situation qui mérite d’être connue, respectée et suivie pour l’accompagner. Nous avons besoin de la CEDEAO mais pour nous accompagner, pas pour autre chose.»
‘’Nulle part’’, ajoute le porte-parole du gouvernement « il est dit qu’un pays de la CEDEAO doit subir les injonctions des paires. Ce n’est pas comme ça que les organisations internationales évoluent. Il faut absolument que la CEDEAO accepte l’idée que les pays africains ont des histoires différentes. Et chaque pays a des spécificités. Il faut qu’elle comprenne cela. Cette injonction ne nous engage pas.»
Aux yeux d’Ousmane Gaoual Diallo, si la transition pour la CEDEAO et certains acteurs consistent juste à aligner des dates et puis à aller au bas des charges, et que le résultat « nous ramène à la situation qu’on a connue, il faut faire attention. C’est aux Guinéens de regarder cela. Et c’est avec les Guinéens qu’on doit évaluer la situation et les risques qui concourent à cela. Une transition, ce n’est pas une question d’agenda ni de calendrier, c’est une question de contenue», a lâché le porte-parole du gouvernement, au micro de nos confrères de la radio Fim.