Le président du Conseil régional des organisations de la société civile s’est fait entendre sur l’ultimatum que la CEDEAO a donné à la Guinée. L’organisation sous-régionale donne jusqu’au 25 avril prochain à la junte au pouvoir pour définir le chronogramme de la transition. Passé ce délai, les autorités de Conakry feront face à des sanctions économiques et financières. Ce qui inquiète l’activiste de la société civile Abdoul Sacko.
« Ma crainte est de ne pas avoir le courage d’avoir un consensus national autour de la transition de par son contenu et sa durée. Je crains beaucoup une forme de malaise sociale qui s’installe dans le pays ou on peut avoir des remous de part et d’autre. Pourquoi pas une crise économique dans le pays qui peut désorienter totalement la transition et au préjudice même du CNRD parce que les répercussions seront sur l’ensemble de la population guinéenne », a exprimé l’activiste de la société civile.
Poursuivant, il explique que sa crainte est beaucoup plus liée à cette incompréhension à l’interne qui va s’installer et le retard lié à la planification réelle de la transition. «Ce qui fait aujourd’hui qu’aucun investisseur, aucun partenaire ne peut se planifier pour venir travailler en Guinée sur l’année 2022. Aucun partenaire ne peut risquer de mettre son argent dans un pays où on ne sait pas où nous allons, où il n’y a aucune visibilité par rapport à notre intention de réorganiser notre société conformément aux principes du droit », ajoute-t-il.
Abdoul Sacko a invité les autorités de la transition à prendre des dispositions pour éviter qu’une crise multidimensionnel ne s’installe dans le pays les prochains jours et qui vont constituer une menace.
«Il faut que les autorités ouvrent les yeux, les menaces à l’interne liées à une éventuelle crise économique et sociale sont beaucoup plus dangereuses que les menaces qui viendront de l’extérieur. Mais une fois encore toutes ces deux menaces ne sont pas à négliger», souligne l’activiste.