Les femmes de l’opposition guinéenne ont manifesté ce mercredi 28 mars dans la commune de Kaloum pour exiger des enquêtes suite aux «assassinats ciblés» des 94 personnes.
Tout au long de l’itinéraire allant du Buffet de la gare au ministre de la Justice, les manifestantes, vêtues en rouge et blanc, scandaient : «justice pour nos morts» ou encore «plus jamais ça».
Certaines parmi elles étaient également munies des pancartes sur lesquelles on lisait: «sans justice pas de développement», «libérez nos maris» et «libérez Ibrahima Sory Camara». Et d’autres brandissaient les images des victimes.
A la tête de la marche, Hadja Halimatou Dalein Diallo tenait une photo de Mamadou Baïlo Diallo assassiné par les forces de l’ordre à Wanindara le 12 février.
Arrivées au ministère de la Justice, les opposantes exigent du ministre la diligence des enquêtes suite à l’assassinat des 94 personnes depuis 2011. «Nous voulons savoir qui tue nos enfants. Ce n’est pas un parti qui est là, ce n’est pas une ethnie qui est là, c’est les mamans de toute la Guinée qui sont représentées ici parce que, figurez-vous, c’est nous qui donnons la vie. Alors on est fatiguées de voir nos enfants tuer dans la rue comme des poulets. Nous venons humblement vers votre auguste personne monsieur le ministre pour vous demander justice pour nos enfants et que s’arrêtent ces tueries. On est tous des Guinéens, on n’a pas où aller», souligne Hadja Maïmouna de l’Ufdg.
Après lui avoir remis leur mémorandum, les femmes ont demandé au ministre Cheick Sako, de s’impliquer dans la poursuite des auteurs et commanditaires des assassinats pendant les manifestations politiques: «Nous venons vous déposer un mémorandum. Nous tenons vos pieds, ouvrez vos yeux, regardez ce qui se passe dans notre pays, ce n’est pas normal monsieur le ministre, on tue nos enfants, on les abandonne dans la rue. On les enterre toutes seules, on les pleure toutes seules. Aujourd’hui on est venu chez vous, nous espérons que vous allez nous entendre».
En réponse, Me Cheick Sako a rassuré les manifestantes de son engagement à poursuivre les auteurs des crimes. «Il faut que dans ce pays on dépasse les clivages politiques. Certes, je suis nommé par un camp politique, mais je suis tenu d’appliquer la loi à l’encontre de quiconque y compris mes partisans».
Le ministre a indiqué que des informations ont été ouvertes à chaque fois que des opposants ont été tués en Guinée. Il a reconnu, toutefois, la lenteur de la procédure et a promis de s’impliquer pour que justice soit rendue.