La décision du gouvernement de confier l’organisation des élections au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation n’est pas du goût de certains acteurs politiques.
Réagissant sur le sujet, le secrétaire exécutif du parti Union des forces républicaines (UFR) n’a pas apprécié la démarche. Saikou Yaya Barry confie que l’Administration guinéenne n’est pas outillée pour organiser des élections: “Nous sommes dans une transition où on a nommé des militaires, c’est la première fois qu’ils gèrent des civils dans une administration. Des préfets commandants, des gouverneurs colonels, confier la gestion des élections à ces personnes, c’est du bâclé que vous êtes en train de faire“.
Pour justifier cette décision du gouvernement, certains disent que dans certains pays de la sous-région notamment au Sénégal, l’organisation des élections est confiée au MATD.
Pour sa part, Saikou Yaya Barry explique qu’il y a un plan de carrière dans l’Administration sénégalaise: “Il y a une école d’administration où tu sors pour être préfet, sous-préfet ou gouverneur ou ce que tu dois être dans l’Administration. Mais on ne peut pas parachuter des gens comme c’est le cas en Guinée, et vouloir organiser des élections avec ces personnes qui n’ont aucune notion de la gestion administrative à plus forte raison d’une élection“.
Saikou Yaya Barry indique qu’il y a des techniciens bien formés au sein de la CENI qui peuvent organiser des bonnes élections. Il précise que la meilleure forme d’organisation des élections en Afrique, c’est le système indépendant.
“Et ce système indépendant, vous pouvez le pérenniser. C’est-à-dire que tu as 18 ans aujourd’hui, tu vas chez le chef de quartier, tu changes déjà tu es arrivé à l’âge de voter et ce fichier là peut-être servi aux élections. Voici des trucs qu’il faut mettre en place”, propose-t-il.
Au-delà de cette réalité, ce cadre de l’UFR pense que c’est un moyen de s’enrichir pour les autorités: “Tous les cadres guinéens pensent argent, ils ne pensent pas comment bien faire mais comment s’enrichir. Et je rappelle, si on accepte que ça soit un indépendant, nous avons la possibilité d’avoir des bailleurs de fonds pour financer nos élections. Mais si c’est l’Administration, je ne suis pas sûr”.