Une délégation du bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a été reçue dans la matinée du jeudi 25 novembre 2021 par la ministre de la Justice, Fatoumata Yarie Soumah. A Conakry, Amadi Bâ qui dirige la mission a exprimé la volonté la justice internationale de voir que le procès du massacre commis au stade du 28 septembre en 2009, soit anticipé.
L’envoi de cette délégation de la CPI fait renaître de l’espoir chez Me Hamidou Barry, l’un des avocats des victimes de ce carnage, effectué sur les forces vives, par les militaires, pendant la transition conduite alors, par le capitaine Moussa Dadis Camara.
«Le bureau du procureur est dans son rôle. Et l’affaire du 28 septembre 2009 se trouve en examen préliminaire au niveau de la CPI. Nous nous ne pouvons que saluer cette visite, qui est la première depuis l’élection du nouveau procureur. Comme les nouvelles autorités du pays ont affirmé que la justice sera sa boussole et qu’il s’inscrit dans la logique de la réconciliation nationale, donc nous avons un grand espoir que le procès s’ouvrira en 2022, parce que ce procès contribuera à lutter contre l’impunité et aussi redorer le blason de la justice nationale », assure l’avocat.
«Nous saisissons l’occasion pour demander au ministère de la justice, nos partenaires bi et multilatéraux, pour qu’ils prennent des dispositions afin que le site devant abriter le procès soit achevé. Et qu’on prenne toutes les dispositions logiques et sécuritaires de tous les acteurs impliqués dans ce dossier, à savoir les juges, les avocats des victimes, les victimes, les associations des victimes, les huissiers etc… pour que le procès s’ouvre », a suggéré Me Hamidou.
Plus de 12 ans après les massacres du 28 septembre 2009, les victimes peinent toujours à obtenir une indemnisation provisoire avant la tenue du procès. Me Hamidou Barry a interpellé le gouvernement sur ce sujet également.
« Nous demandons au gouvernement guinéen d’accorder une indemnisation provisoire aux personnes démunies des victimes des massacres du 28 septembre 2009. Parmi ces victimes, il y a des orphelins, des femmes qui ont été violées, des femmes qui ont attrapé le SIDA, des femmes qui ont été abandonnées par leurs maris avec des enfants déscolarisés, un nombre important des victimes ont perdu leurs activités génératrices de revenus. Donc une indemnisation provisoire serait salutaire pour ces victimes avant même la tenue du procès », renchérit-il.
Plus de 150 personnes ont été tuées lors des massacres du 28 septembre, déroulés au stade du même nom. Des centaines de femmes ont été également violées, selon un rapport des Nations-Unies.
Madeleine Kotus