Le porte-parole de la NGC (Nouvelle Génération pour le Changement) a réagit ce jeudi, 25 juin 2020, sur la situation sociopolitique de la Guinée. Dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction, Cheick Alioune s’est exprimé notamment sur la crise sanitaire liée à la Covid-19, le chronogramme proposé par la CENI pour la tenue de l’élection présidentielle et le léger réaménagement du gouvernement guinéen intervenu la semaine dernière.
L’opposant a mis l’occasion à profit pour se prononcer également sur la prochaine manifestation projetée par le Front national pour la défense de la constitution.
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Guinee360: La Guinée est frappée à plein fouet par la crise sanitaire liée au Coronavirus, quel regard portez-vous sur la gestion de cette pandémie en Guinée ?
Cheick Alioune: Il faut reconnaître que la tendance est baissière, le niveau d’infection est à la baisse ces derniers temps. Les mérites reviennent aux personnels soignants, ceux qui sont au chevet des malades, ceux qui risquent leurs vies. Les mérites reviennent aussi à tout le peuple de Guinée et à tous les acteurs qui se mobilisent dans le cadre de la sensibilisation, ceux qui ont accepté de mobiliser des ressources pour appuyer cette lutte. Nous pensons qu’il faut toujours continuer de redoubler d’efforts pour que cette crise puisse passer, pour que les Guinéens puissent continuer de se battre pour la promotion de la démocratie, mais aussi aller vers une prospérité économique.
Le Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana a présenté mardi dernier la phase 2 du plan de la riposte contre la Covid-19. Quelle analyse faites-vous de ce second plan ?
D’abord permettez-moi de dire que la première phase de ce plan n’a pas eu d’impact visible sur le quotidien des Guinéens qui continuent toujours de tirer le diable par la queue. Si nous prenons dans le secteur de transport, les Guinéens continuent toujours de subir. Quand nous prenons la prise en charge des factures d’électricité annoncée dans le premier plan, il faut dire que c’est moins de 30% de la population guinéenne qui a accès à l’électricité. A l’intérieur du pays, il y a des villes qui n’ont jamais connues du courant électrique. Même ceux qui en ont un minimum l’électricité fait de moins en moins rare dans les foyers depuis l’annonce de ce plan. Nous espérons que la seconde phase de ce plan sera différente de la première afin d’aider les citoyens à surmonter cette crise.
Dites-nous que vous inspire ce léger remaniement ministériel du groupement guinéen intervenu la semaine dernière ?
D’abord ce qu’il faut faire constater dans la nouvelle équipe Gouvernementale, c’est le nombre des ministères et des ministres. Plus de 40 départements ministériels, je pense qu’on ne peut pas espérer une efficacité de gestion dans une telle logique, nous sommes à peu près de 12 à 13 millions d’habitants, avec plus de 40 ministres, je pense que ce n’est rien d’autre que des récompenses politiques. Il n’y aura aucune possibilité de performance dans ces actions.
La commission électorale nationale indépendante (CENI) propose le 18 octobre pour la tenue de la présidentielle de 2020. Êtes-vous favorable à cette date au niveau de la NGC ?
Au niveau de la NGC nous sommes respectueux de la loi. Toute date qui rentre dans le cadre prévu par la loi nous sommes partant. Parce que c’est ce qui a toujours traîné notre pays, on ne respecte pas la loi. Et tant que c’est comme ça il n’y aura pas de possibilité de prospéré. La loi a prévue une période dans laquelle doivent se tenir toutes les élections dans notre pays, je pense qu’il faut faire un effort pour s’y conformer.
Est-ce que la NGC va participer à cette élection si toute fois elle a lieu cette année ?
La NGC est un parti politique. Et la vocation de tout parti politique c’est de conquérir et d’exercer le pouvoir et cela ne peut être possible dans une démocratie qu’à travers les élections. Alors tenez-vous bien que la NGC est fin prête et se prépare conséquemment à participer à toutes les élections qui seront organisées dans ce pays.
Dans un déclaration rendue publique mercredi, l’opposition politique a rejeté la date proposée par la CENI et a posé des conditions pour sa participation à cette élection présidentielle. Est-ce que c’est aussi les mêmes conditions que vous posez, ou quelles sont vos préalables à la NGC ?
Nous avons suivis ces conditions posées par l’opposition, sauf que nous n’avons pas vu la non-candidature du président de la République. Nous nous savons que c’est un préalable très intéressant ou c’est le principal d’ailleurs. Nous devons faire en sorte qu’Alpha Condé ne soit pas candidat à la prochaine élection. Parce que ce n’est pas bon pour la Guinée et ce n’est même pas bon pour lui-même Alpha Condé.
Le FNDC projette une nouvelle manifestation le 8 juillet prochain. Est-ce que vous pensez qu’il y a nécessité pour le front de redescendre dans la rue ?
A la NGC nous avons dans une certaine mesure les mêmes objectifs que le FNDC. C’est notamment le combat pour une alternance démocratique en 2020, le combat contre tout tripatouillage constitutionnel. Ceci dit, nous ne souhaitons que du succès au FNDC. Nous espérons que les responsables ont pris tous les éléments qui doivent rentrer en ligne dans ce combat. Si non, nous nous réservons le droit de commenter les choix stratégique du FNDC.
Cette manifestation selon les responsables du front, c’est aussi pour exiger la libération des opposants à la nouvelle constitution détenus en prison. Comment vous comprenez cela ?
Nous estimons que c’est une revendication légitime. Nous sommes en démocratie. Personne ne doit être emprisonné à cause de ses opinions. D’ailleurs pour nous, ce n’est pas que les militants du FNDC qui sont concernés. Nous nous disons que toutes les personnes arrêtées et détenues parce qu’ils ont exprimé leurs opinion, doivent être libérées immédiatement. C’est ça notre position à la NGC. Nous demandons aux autorités guinéennes de tout faire pour libérer tous les Guinéens injustement arrêtés. Parce que ce qui se passe, la plus part de ceux qui sont en prison aujourd’hui n’ont jamais été présenté à un juge.