Le 25 novembre de chaque année est célébré comme la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Le thème retenu cette année par les Nations unies est «Oranger le monde, mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes ».
Jointe au téléphone ce jeudi 25 novembre 2021, Me Halimatou Camara, avocate et activiste des droits de l’homme, affirme que malgré les multiples combats, l’élimination des violences à l’égard de la femme est loin d’être acquise en Guinée. Selon elle, l’appareil judiciaire doit être refondé: « En Guinée, très malheureusement, on ne peut pas parler de baisse des violences à l’égard de la femme. Il y a le cas de Dame M’mah Sylla, le dossier du 28 septembre 2009 qui reste sans suite ça fait plus de 10 ans que les victimes attendent que la justice joue son rôle. Aujourd’hui déjà sur le plan du droit commun on se rend compte que la justice elle-même ne fonctionne pas. Au-delà des dossiers de violences basées sur le genre, il faut vraiment que l’appareil judiciaire soit remis à plat pour qu’on puisse faire en sorte qu’on est des institutions judiciaires fortes, adaptées, indépendantes qui soient capables de rendre justice à chaque fois qu’il y a des violences basées sur le genre.»
Pour que les violences basées sur le genre soient un mauvais souvenir pour le pays, Me Halimatou Camara demande à la population de s’accentuer sur l’éducation des enfants: « Il faut beaucoup plus d’éducation, il faut que nous nous investissions dans l’éducation de nos enfants de telle sorte qu’ils évitent la discrimination des femmes parce que c’est tout ça qui engendre plus tard les violences. Il faut qu’on change nos regards sur la femme et cela se traduit dans l’éducation. Et les femmes ont une certaine responsabilité parce que c’est elles qui éduquent les enfants. A chaque fois qu’on est face à un cas de VBG qu’on évite de victimes davantage la victime, parce que tous ces facteurs sont liés à l’éducation. Il faut que la population arrête de faire croire que les femmes doivent tout accepter et être résiliantes face à la violation et face à la douleur. Il n’y a que l’éducation qui puisse changer la vision que notre société a des femmes.»
Cette avocate au Bareau de Guinée interpelle également les nouvelles autorités sur les enjeux: « Il faut que nous ayons des gouvernants conscients des enjeux qui guettent les femmes. Il faut qu’il y ait des politiques publiques qui tiennent compte d’un certain nombre de changements aujourd’hui dans le monde pour juste tenir compte des femmes, de la discrimination positive dans un premier temps et ensuite qu’on puisse éduquer le maximum de filles, et aussi valoriser l’éducation des filles.»