Le président de la transition a lancé les assises nationales dénommées journées de «Vérité et Pardon», pour selon lui, faciliter le vivre ensemble des Guinéens. Pour certains leaders politiques, derrière cette phrase du Colonel Mamadi Doumbouya, se cache un agenda politique.
Dans un entretien qu’il nous a accordé ce jeudi 24 mars 2022, Boubacar DIALLO, leader du Parti pour la Paix et le Développement (PPD), a fait savoir qu’avec ces assises nationales, le CNRD «veut nous faire le coup de la charte. Il vous souviendra que pour la charte on avait consulté tout le monde. Les acteurs politiques, la société civile…. Je n’ai vu une seule entité qui avait fait des propositions sans parler de délai mais, le CNRD avait son agenda, il a publié la charte en disant qu’il a fait la synthèse des propositions tout en omettant la durée de la transition et nous voyons pourquoi cela, parce que, près de 7 mois maintenant on nous a jamais dit quand est-ce que cette transition prendra fin, on ne connait même pas le chronogramme. Donc nous, nous pensons que ces assises nationales est une manière de valider quelque chose plus tard, tout en disant que la composante de la vie politique a été consultée.»
Pour cet ancien député à l’Assemblée nationale, ce n’est pas comme ça que les choses doivent se passer en cette période transitoire. Il rappelle qu’une commission provisoire a été mise en place en 2016, par le régime déchu et qui a fait des recommandations «fortes» concernant l’unité nationale. Cette commission, poursuit Boubacar Diallo, avait été accompagnée par les Nations-Unies, et a fait un travail «crédible». Donc pour lui, si le Comité National du Rassemblement et pour le Développement (CNRD) «veut faire du sérieux avec la réconciliation nationale, il suffit juste de reconduire cette commission, et faire une mise à jour de ces travaux.»
Par ailleurs, le patron du Parti pour la Paix et le Développement, estime que l’organisation de ces assises nationales dénommées journées de «Vérité et Pardon» sont juste «un argument pour le CNRD, pour nous sortir plus tard un document qu’ils ont déjà élaboré. Je suis sur, ils diront après voilà à l’issue des assises nationales ce qui a été dit par la majorité des Guinéens.»