L’Association des Victimes du Camp Boiro (A.V.C.B) a organisé une conférence de presse ce lundi, 24 janvier 2022 en prélude de la journée des pendues célèbres en mémoire des victimes du régime d’Ahmed Sékou Touré le 25 janvier 1971.
A là veille du 25 janvier, journée des pendues, l’AVCB a tenu à rappeler l’opinion sur les évènements douloureux de l’histoire de la Guinée. Le 25 janvier 1971, 80 personnes ont été pendues dans le pays dont quatre au pont 8 Novembre de Conakry sous le régime de feu Ahmed Sékou Touré.
Ces pendaisons sont intervenues alors qu’aucune loi du pays ne le prévoyait. Des écoliers et écolières ont été obligés de venir regarder la scène.
Cette date du 25 janvier fait partie d’un certain nombre de dates symboliques des évènements douloureux de la Guinée qui ont été retenues par l’association des Victimes du Camp Boiro (AVCB).
En particulier la date du 25 janvier 1971 a vu pour la première fois en République de Guinée, une peine qui consiste en la pendaison des citoyens guinéens sur l’ensemble du territoire national. La scène la plus illustrative s’est déroulée au pont du 8 Novembre où quatre personnalités qui ont marqué l’histoire du pays ont été pendues.
“Il s’agit du ministre Baldé Ousmane, Ministre Barry Ibrahima dit Barry III, ministre Magassouba Moryba et du commissaire Souffouyane Keita. C’était une scène je dirais inimaginable pour un pays de croyants. En sachant que quelque soit la faute commise, les peines qui sont encourues en Guinée n’avaient pas dans son arsenal juridique la pendaison publique. Et le plus cynique de tout ça, nous ont était au lycée pour certains d’entre nous, ce jour là on a fermé les collèges et les lycées de tout le voisinage pour nous demander d’accourir pour voir. Moi j’étais un adolescent, je devais avoir 14 ou 15 ans donc on est allé voir des hommes pendus. Il y avait des scènes ahurissantes” se vient Boubacar Barry membres de l’AVCB.
Pour lui, l’association souhaite très régulièrement rappeler à la mémoire collective ces atrocités car un peuple qui ne comprends pas et qui ne lis pas son histoire a tendance à répéter ses erreurs.
L’ Association de victimes du Camp Boiro souhaite la restauration non seulement de la mémoire collective mais aussi les garanties de non répétition et la réhabilitation des victimes.
“Quand l’AVCB a été créé notre slogan c’était ” Plus jamais ça”. Cela ne nous concerne plus puisque nous, nos parents avaient été arrêtés, tués et pour la plupart encore jetés dans des fausses communes. Nous nous avions souhaité que l’État se préoccupe de cette question pour qu’il n’y ait pas de répétition. Mais comme l’État ne l’a pas fait aujourd’hui on observe des violences d’État parce qu’il y a toujours des répétitions quand on ne tire pas les leçons de son passé”, a déploré Boubacar Barry.
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