Avocate au Barreau de Guinée, activiste des droits humains, Me Halimatou Camara a démontré, au cours d’une conférence de presse de l’Association des victimes du Camp Boiro (AVCB) ce vendredi 24 janvier 2020, l’illégalité du tribunal révolutionnaire suprême instaurée en 1970 par le régime de Sékou Touré.
Le 25 janvier 1971, plusieurs cadres Guinéens ont été tués d’autres condamnés par le tribunal révolutionnaire suprême mis en place à la suite de l’agression portugaise du 22 novembre 1970.
À l’occasion du 49e anniversaire de ces tueries, Me Halimatou Camara remet en cause la légalité du tribunal révolutionnaire. Pour en parler, l’avocate rappelle qu’à travers sa Constitution du 10 novembre 1958, la Guinée a adhéré aux principes de la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 qui stipule que toute personne accusée d’un acte delictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public avec toutes les garanties nécessaire à sa défense.
Malheureusement, regrette Me Halimatou Camara, à l’époque du tribunal populaire, celui qui était à Conakry “les aveux des accusés étaient extorqués sous la torture”. “Dans toutes les sociétés qui se disent démocratiques, le droit à la défense est un principe sacro-saint et nous savons qu’à l’époque, tous ceux qui étaient accusés de complots n’ont jamais eu le droit de se défendre”.
“Moi, je pense qu’il est facile aujourd’hui, de dire qu’il y a eu de complots, que les victimes ou les enfants des victimes sont coupables. En toute objectivité, il est important de nous poser la question de savoir qu’elle était les conditions pour assurer la défense de ses personnes là”, précise l’avocate.
“Je crois qu’aujourd’hui la demarche de l’AVCB consiste à sortir complètement de la passion et à dire que si ces personnes-là avaient des choses à se repprocher, elles avaient droit aussi à un procès équitable, à la dignité et le droit d’être entendu devant un tribunal impartiale surtout que la Guinée avait ratifié la déclaration universelle des droits de l’Homme”, indique Me Halimatou Camara.
Adama Hawa Bah