Les réactions se multiplient au lendemain de la suspension par le gouvernement guinéen des manifestations à caractère sociales et politiques en Guinée jusqu’à nouvelle ordre.
Au PDG-RDA, le parti du premier président guinéen Ahmed Sékou Touré, les responsables pensent que c’est une décision arbitraire qui vise à restreindre les libertés individuelles et collectives des citoyens.
C’est en tout cas l’avis de Mohamed Arphan Kaba, responsable en charge des questions politiques de cette formation politique.
Guinee360: Le gouvernement a suspendu les manifestations en Guinée jusqu’à nouvelle ordre. Comment le PDG-RDA analyse cette décision ?
Mohamed Arphan Kaba: Il n’est pas normal ni rationnel qu’on interdise les manifestations. Mais il peut avoir des situations où les manifestations portent atteinte à l’ordre public, à la quiétude sociale, et même si c’est le cas, aussi le gouvernement doit trouver des preuves palpables pour justifier l’interdiction ou la suspension d’une manifestation. Mais on ne peut sous aucun prétexte interdire les manifestations de façon arbitraire à partir du moment où la manifestation est constitutionnelle et ne porte pas atteinte à l’ordre public.
La raison invoquée par les autorités pour l’interdiction des manifestations c’est la crise sanitaire liée au Cornaviris. Est-ce que pour vous cette raison est toujours valable pour prendre une telle décision ?
D’abord nous ne pouvons nier la crise sanitaire qui est toujours un phénomène mondial, dans la mesure où dans certains pays européens nous sommes dans la phase 2 de cette crise mais tel n’est pas le cas en Guinée. Et en Guinée le taux de contasion a été maîtrisé. Je sais pas maintenant si cette crise est exploitée autrement afin que les autorités se s’en servent pour pouvoir freiner ou interdire les manifestations c’est insensé. Alors si cette crise est utilisée dans le but de restreindre les libertés individuelles et collectives, je pense que ce n’est pas du tout normal, ce n’est pas réaliste, on doit laisser les gens manifester s’ils ne sont pas contents.
Mais l’UFDG et l’ANAD veulent manifester pour revendiquer toujours la victoire de leur candidat Cellou Dalein Diallo ?
Je dis que les urnes ont tranché, si on a pas confiance qu’on revérifie et qu’on passe par d’autres méthodes. Mais sincèrement à partir du moment où la cour constitutionnelle a rendu les résultats définitifs, il faut passer par la négociation, tout en respectant la position de chaque partie, et la volonté du peuple parce que c’est le peuple qui est souverain.
Face à cette crise post-électorale qui persiste toujours, et face à la crise de confiance entre les acteurs, comment est-ce qu’il faut aller à cette négociation. Quelle la solution que le PDG-RDA propose pour une sortie de crise ?
Au PDG, nous avons toujours été dérriere le peuple. Et j’ai toujours dit que entre l’exigence populaire et la pensée de l’élite politique, c’est l’exigence populaire qui prime. Mais ce qui est sûr, il faut que le président Alpha Condé devient beaucoup plus président qu’opposant, qu’il appelle autour de la table de dialogue, car la démocratie c’est le consensus. C’est autour du dialogue, que tous les partis politiques parleront d’une même voix. Désormais cette élection doit servir de leçon pour le peuple de Guinée. Parce que participé à l’élection est un droit, mais s’abstenir aussi peut avoir des conséquences. Parce qu’on se retrouvera dirigée par des gens qu’on a pas choisis.