Accusés d’ « association de malfaiteurs et de vol à main armée », et placés sous mandat de dépôt depuis le 16 mars 2016, Ibrahima Diogo Sow, Jean-Pierre Béavogui, Mafoudia Camara, El hadj Boubacar Sadou Bah, Mohamed Cissé, Ousmane Idrissa Camara ainsi que d’autres qui seraient en cavale, étaient à la barre ce mardi 23 janvier 2018. L’audience s’est tenue à la mairie de Ratoma.
L’accusé Ibrahima Diogo, qui a nié jusque là les fait, a été confronté, sous la demande du procureur, à la victime en la personne de Ibrahima Diaouné. Très détendu avec sourire aux lèvres, M. Diaouné a expliqué la scène de l’attaque : « J’étais tranquillement à la maison, lorsque j’ai vu apparaitre deux hommes armés devant moi, et là j’ai dit à ma tante qu’on est attaqué. Les assaillants m’ont dit de me tenir debout en demandant le patron. C’est ainsi qu’ils ont enlevé ma bague et nous ont enfermés dans une chambre. Après l’attaque on s’est tous retrouvés au salon où mon neveu m’a rappelé qu’il est possible de passer à la géolocalisation avec le système ITunes installé dans iPhone. Chose faite, on a mis la BAC de Kakimbo à contribution jusqu’à ce qu’ils ont retrouvé mon bourreau. »
Interrogé sur la valeur des biens qu’il aurait perdus, M. Diaouné réponds : « En valeur monétaire, ils ont emporté 70.000$, un ordinateur, ainsi que des collections de montres et des téléphones de marque Samsung et iPhone. »
À l’issue d’un débat ponctué par des accusations et contre-accusations, en passant par la phase des plaidoiries, dans laquelle la défense s’est indignée des conditions dans lesquelles le nommé Ibrahima Diogo Sow a été arrêté et torturé par la Brigade Anti Criminalité de Kakimbo. Ils fondent leur plaidoirie sur l’article 361 du code pénal et la convention internationale de lutte contre la torture que la Guinée a ratifiée en 1989. Une thèse que la partie civile réfute pour la simple raison que la torture ne figure pas dans le dossier et qu’il revenait à la défense de notifier cela à la chambre d’accusation et accuse la défense de s’être attaquée aux conséquences en oubliant les faits. Par conséquent, elle a demandé au tribunal de retenir les accusés dans le lien de la culpabilité et au payement de la somme 60.000$ et 200.000.000 GNF à titre de dommages et intérêts à M. Diaouné.
Dans sa réquisition, le procureur de la République, Alseny Bah, a demandé la condamnation d’Ibrahima Diogo et compagnie à 15 ans de réclusion criminelle et 20 ans contre Ibrahima Bah et Souleymane Sow qui seraient toujours en cavale. Déjà, un mandat d’arrêt à été émis par le procureur de la République contre ces derniers.
Quant à la seule femme citée dans cette affaire d’association de malfaiteurs, le procureur a requis 5 ans d’emprisonnement à Mafoudia Camara pour recel, et demande l’acquittement pur et simple de Mohamed Cissé contre lequel le procureur a annoncé n’avoir pas eu d’éléments suffisants pour le retenir dans le lien de la culpabilité.
L’audience a été renvoyée pour le lundi 29 janvier 2018.