Le président guinéen a décidé d’alléger les mesures sanitaires dans les domaines des sports, des transports et des lieux de loisirs, à travers un communiqué lu sur la télévision nationale mardi soir. Sauf que cette nouvelle mesure devient “un non événement” pour certains gérants de ces lieux de loisirs.
L’artiste du célèbre tube “N’Tondi”, trouve que cette autorisation du gouvernement rejoui bon nombre de personnes qui sont dans les activités culturelles, mais la décision arrive à un moment où l’année est “morte”.
“Imaginez, il y a la campagne qui a commencé, personne ne peut prendre le risque de mettre son argent pour organiser un spectacle géant dans le vide. Après la campagne, les élections vont se passer, les résultats vont sortir, il y aura forcément des pour et des contres, des agissements, des frustrations…, le pays sera un peu instable pendant un ou deux mois. Du coup, moi je dis que l’année-là est morte. Le décret est sorti, on a bien entendu, mais organiser un spectacle à l’heure là, je ne pense pas que si quelqu’un va prendre ce risque”, regrette One Time.
Koroboé Guilavogui est un gérant du motel. Il signale qu’il y a une satisfaction, mais la décision a trouvé qu’ils sont énormément endettés.
“C’est un non événement, il faut le reconnaître. Imaginez 8 mois, tu ne travailles pas (…) Ils ont parlé de l’ouverture mais ils n’ont pas parlé des mesures d’accompagnement. Ils n’ont pas parlé de quelques négociations entre les bailleurs et nous. S’ils avaient annoncé au moins une réduction de 30% ou des 50% des loyers durant les temps que nous n’avons pas travailler, on pouvait comprendre. Mais la réouverture est là, d’abord, comprenez la situation financière du pays(…) Nous sommes endettés et il va falloir faire face à ces dettes”, pleure-t-il.
Il rassure quand même qu’ils seront en mesure de respecter strictement les instructions sanitaires en vue d’éviter la propagation de la maladie de coronavirus.
“Nous allons respecter les mesures de distanciation sociale, le port des masques et le lavage obligatoire des mains…”
Al Souaré, un opérateur culturel, affirme que les mesures annoncées affecteront les recettes. Néanmoins, il soutient que les opérateurs culturels devront surmonter ces épreuves de circonstances.
«Les acteurs devront s’adapter aux nouvelles mesures, c’est-à-dire démarrer les événements à 20 h ou 21h pour fermer portes et fenêtres à partir de 23h ou 23h30 en fonction de la proximité des clients. Ces mesures vont forcément jouer sur les chiffres d’affaires, si vous avez une salle qui accueille 500 personnes, vous êtes obligés d’installer 400 personnes de façon distancielle. Il y a forcément un manque à gagner. Mais on préfère ce manque qu’à zéro concert», a dit le manager de Nord-Sud Communication.