A l’occasion de leur rencontre d’hier avec le président du CNRD dans le cadre des consultations nationales, des magistrats ont profité pour revenir sur les pressions qu’ils subissaient de la part de l’ancien de régime.
Si, à tour de rôle ces juges et procureurs ont fait leur part de vérité sur la corruption, l’impartialité et la pression du régime déchu, le juge Alphonse Charles Wright lui reste catégorique.
Devant la junte dirigée par le Colonel Mamadi Doumabouya, le célèbre juge a refusé de se rabaisser. Pour lui, la réaction de ses confrères ne fait pas honneur à leur profession.
«Admettre avoir subi la pression de l’exécutif au point de reculer face à sa responsabilité professionnelle est un aveu de violation du serment du magistrat. Par conséquent un tel magistrat ne mérite pas de rendre la justice au nom du peuple devant lequel il a prêté serment de n’être soumis qu’à la seule autorité de la loi. Dans le cas contraire, il orientera très mal la boussole de la justice vers une destination d’injustice institutionnelle », regrette Alphonse Charles Wright.
Sous le régime d’Alpha Condé, plusieurs opposants ont été écroués pour leur opposition à un troisième mandat d’Alpha Condé.
En se référant aux propos du président du tribunal de première instance de Dubreka, c’est au magistrat de se sacrifier pour son peuple et non sacrifier ses citoyens.
« Après la transition, il sera capable de trouver d’autres justificatifs en soutenant que les autorités l’ont dérouté à nouveau face à sa responsabilité. Il n’y a pas d’homme providentiel. Cependant, le magistrat doit être un sacrifice pour son peuple et non sacrifier son peuple. Nul ne peut réussir seul, chacun doit se repentir, selon le degré de sa faute tout en s’engageant au-delà des mots, à ne pas abandonner son serment au prix de sa vie », a-t-il souligné.
Si vous me le demandez, je veux que tous les juges soient remplacés par des nouveaux juges et des experts étrangers qui formeront la jeune génération de juges. Dans cinq ans, nous aurons un système de justice équitable et des gens d’une grande intégrité.
Le système judiciaire est un secteur de revenus pour l’économie, mais en Guinée, tout l’argent de ce secteur est gaspillé par les juges corrompus.