Comme on le redoutait, la marche pacifique de l’opposition guinéenne a tourné à un violent affrontement entre manifestants et forces de l’ordre ce jeudi 22 mars 2018 dans la banlieue de Conakry.
Les opposants qui voulaient marcher sur l’autoroute Fidel Castro pour exiger la publication des vrais résultats issus des communales du 4 février dernier ont été stoppés à la Tannerie sur la transversale 3. Les forces de l’ordre fortement mobilisées ont aspergé la foule de gaz lacrymogènes avant de procéder à des arrestations. Des jeunes manifestants ont tenté de résister avec des cailloux.
Alhassane Bah journaliste au quotidien en ligne guineenews.org a reçu une grenade lacrymogènes dans le dos. Quelques minutes après il s’est évanoui. Quand il a repris connaissance, il a repris son travail tout en se cachant dans le quartier en train de filmer la course-poursuite entre forces de l’ordre et manifestants. C’est là qu’un policier l’a pris de force. Mais dès qu’il a décliné son identité, un gendarme l’a récupéré, mettant son bouclier devant en disant ”laissez-le, c’est un journaliste”. Notre confrère reconnait que s’il a été sauvé, c’est parce qu’il est journaliste, sinon les policiers allaient le tabasser. La réaction de ces policiers avant qu’ils ne sachent qu’il est journaliste le prouvent.
Violemment repoussés, les opposants au régime Alpha Condé ont rebroussé chemin vers Bambeto où un meeting a été tenu.
À Cosa, un poste de police a été vandalisé avant d’être incendié par des jeunes en colère.
Sur l’autoroute Le Prince(Cosa-Bambeto) jeunes manifestants et forces de l’ordre font le chat et la souris. Au moment où on quittait les lieux, des jeunes régnaient en maître à Koloma et Bambeto pendant que manifestants et policiers s’observaient à Cosa Camp Carrefour.