22 janvier 2007- 22 janvier 2022, il y a 15 ans jour pour jour, depuis que la Guinée a connu l’une des pires journées du règne du Général Lansana Conté. Lors de cette journée, les forces de l’ordre ont réprimé une manifestation organisée par des activistes de la société civile à Conakry, faisant plusieurs morts, des blessés graves et des arrestations.
15 ans après, nombreux sont ces Guinéens qui se trouvent partagés entre souvenir d’une part, et une déception pour la tenue du procès de ce massacre. Interrogé ce samedi 22 janvier 2022 sur l’évolution de la procédure judiciaire dans cette affaire, l’avocat maître Alpha Amadou DS Bah a dénoncé la lenteur dans ce dossier.
« 15 ans d’attente, de misère et de frustration pour les victimes. Depuis 15 ans, cela dure, les victimes attendent toujours la justice. Mais malheureusement à date, aucune enquête sérieuse n’a aboutie devant permettre de faire la lumière sur cette affaire. C’est un triste anniversaire vraiment. Il faut que justice soit rendue », s’est-il indigné.
Cependant, cet activiste de défense des droits humains croit que la junte au pouvoir pourrait être un espoir.«
C’est déjà un espoir et l’attente est grande. Nous espérons que tous les moyens seront mis en œuvre pour que les enquêtes se poursuivent parce qu’elles ont débutées depuis 2012. Donc avec ces nouvelles autorités, nous espérons que le moment est propice pour diligenter une enquête et aussi rechercher les auteurs et commanditaires de ces actes ignobles qui ont endeuillé toute la Guinée », a-t-il renchéri.
Le vice-président de l’Organisation guinéenne de défense des droits humains (OGDH), compte relancer la procédure judiciaire afin que justice soit rendue pour les victimes de ces événements douloureux de janvier 2007.
« Nous sommes en train de voir pour relancer la procédure qui est toujours pendante devant le tribunal criminel de Dixinn. Donc ces prochains jours, nous allons rencontrer les nouvelles autorités de ce tribunal et voir dans quelle condition cela pourrait aboutir.»
Il faut rappeler que c’est suite à l’appel des centrales syndicales (CNTG-USTG), appuyé par les acteurs politiques, que des milliers de Guinéens ont répondu dans les rues, pour protester contre la mauvaise gouvernance, la cherté de la vie et le déficit démocratique qui caractérisaient le régime de feu Général Lansana Conte, mort au pouvoir après 24 ans de règne.
Cette grève générale sans précédent avait paralysé le pays et causé la mort de 137 personnes et fait 1667 blessés, selon le bilan officiel.