En conférence de presse ce vendredi 22 janvier, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CG-CPI) a commémoré les quatorze ans des «évènements de janvier-février 2007».
Le 22 janvier 2007, une marée humaine répondait à la grève déclenchée le 10 Janvier 2007 par les centrales syndicales CNTG-USTG dans les rues de Conakry pour exiger un changement dans la gouvernance «politique et économique» du Président d’alors Lansana Conté après 23 ans de «dictature, de corruption, de népotisme, d’impunité et de pauvreté» , malgré toutes les richesses dont la Guinée est dotée par la nature. «Ce jour, la répression était à son comble et la brutalité inouïe sur de simples citoyens qui n’étaient munis que de pancartes et de banderoles dont le seul rêve était de vivre décemment dans la sécurité, la paix et le bien-être dans leur pays. Le bilan des massacres a été lourd et sur toute l’étendue du territoire national: environ 186 morts, 1188 blessés graves, 940 arrestations et des détentions arbitraires suivis de tortures, de traitements cruels inhumains et dégradants et 28 cas de viols, sans oublier les destructions d’édifices publics et privés», dénonce Amadou Barry.
Au lendemain de la nomination d’un Premier Ministre conformément aux accords signés entre le Gouvernement guinéen, les Centrales Syndicales et le Patronat, sous l’égide de la CEDEA0, une loi portant création d’une commission d’enquête a été constituée le 18 Mai 2007 pour identifier les principaux auteurs des violations des droits de l’Homme commises durant la grève déclenchée par les acteurs sociaux. Mais depuis cette date jusqu’en 2012, aucune suite n’a été enregistrée sur le plan judiciaire face aux attentes des victimes dont la demande de justice était très élevée.
« Mais le 18 mai 2012, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée devant le Tribunal de Première Instance de Conakry Il (Dixinn) par l’organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de I’Homme (FIDH) aux côtés de cinquante (50) victimes.
Après la désignation d’un juge d’instruction en charge d’enquêter sur le dossier, vingt-huit (28) victimes ont été auditionnées. Malheureusement, depuis la fin des premières auditions, il y a plus de huit (08) ans de cela, le dossier n’a pas connu d’avancée majeure, faute d’inculpation des personnes qui ont été dénoncées par les victimes», rappelle le chargé des affaires juridiques de cette organisation.
La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale réitère son engagement à combattre toutes les formes de violations des droits de I’Homme commises dans le pays de 1958 à nos jours. C’est pourquoi elle pense qu’il est nécessaire de déclencher un processus de réconciliation nationale amorcé depuis avril 2011 et qui peine à aboutir malgré l’adoption d’un projet de loi portant sur la Commission Vérité-Justice Réconciliation.