Onze ans après les événements sanglants de janvier-février 2007, le FONAJESCG, forum national des jeunes de la société civile de Guinée, réclame justice pour les victimes.
Lors d’une conférence de presse organisée ce 22 janvier 2018, le FONAJESCG a dénoncé le silence de la justice guinéenne, mais aussi des autorités. Dans son intervention? le président du CNOSCG, le Dr Dansa Kourouma, coordinateur adjoint du forum des jeunes à l’époque se souvient et revient sur les raisons qui ont conduit les forces vives d’alors à déclencher cette grève qui a endeuillé de nombreuses familles: “Les raisons de cette grève étaient simples. C’était pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, demander la justice, parce que le 22 janvier a été précédé par la date fatidique du 12 juin 2006 au cours de laquelle une dizaine des jeunes avaient trouvé la mort. Mais c’était aussi aussi le retour en prison de certains caciques du pouvoir d’alors qui étaient sous mandat de dépôt pour détournement des deniers publics. Et ils ont été sortis de la prison par le général Lansana Conté en personne.”
L’autre personne ayant été témoin de ces douloureux événements de janvier 2007, c’est l’honorable Mouctar Diallo des Nouvelles Forces Démocratiques (NFD) alors coordinateur dudit forum. Il n’a pas manqué de rappeler le caractère ” belliqueux ” des militaires d’alors qui ont fait usage d’armes à feu: “On avait mis en place un dispositif efficace. Tout allait bien jusqu’au pont 8 novembre où des militaires armés jusqu’aux dents ont fait usage d’armes à feu comme si nous étions en guerre, en poursuivant d’autres jusque dans le cimetière de Cameroun. Il y avait eu autres assassinats en dehors du 22 janvier, mais on se focalise sur cette date à cause de l’ampleur des tueries enregistrées ce jour.”
Répondant à la question d’un journaliste à savoir, pourquoi ce “déni” de justice? Dansa Kourouma répond: “Si jusqu’à présent justice n’est pas rendue, c’est le gouvernement de consensus qui a trahi la jeunesse.”
Ils recommandent au gouvernement la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sur ces tristes événements et rétablir les victimes dans leur droits et dignité.