Le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire dans le traitement des violences faites aux femmes était au centre d’une conférence de presse ce samedi 21 mai 2022, à Conakry.
Les ONG “Mon enfant Ma vie”, F2DHG, Club des Jeunes Filles Leaders, AMALI, GRIF, OGDH, ont fait une déclaration conjointe pour alerter sur les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire guinéen concernant les violences faites aux femmes.
Le dossier de Feue M’Mah Sylla, une jeune femme de 25 ans morte après avoir été violée à plusieurs reprises dans une clinique médicale, peine selon eux à connaître son épilogue. Entre le 14 octobre 2021 et le mois de mai 2022, le juge en charge d’instruire ce dossier a été changé quatre fois ce qui prolonge l’ouverture du procès.
Les ONGs dénoncent également la décision intervenue le 27 avril dernier, au tribunal correctionnel de Dubréka dans l’affaire de viol et d’actes de barbarie subis par feue Madame Barry Aissatou Sow.
” Feue Aissatou Sow, victime de viols et d’actes de barbarie, est décédée le 16 mars 2022, après une laparotomie (ouverture de l’abdomen) dans une clinique sous-équipée, sans service de réanimation, environ 6 heures après son agression violente. Il est important de rappeler que le ministère public avait requis la relaxe dans cette affaire”.
Dans cette déclaration commune lue par Me Halima Camara de l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH), les signataires dénoncent, ce qu’elles appellent ” la léthargie de l’appareil judiciaire ainsi que la banalisation du viol, des violences obstétricales ainsi que des infractions connexes”.
Enfin, elle exige de l’État guinéen, une justice plus protectrice des droits des femmes contre toutes les formes de fautes médicales et de violences obstétricales.