Malgré l’annonce d’une procédure judiciaire contre l’ancien président Alpha Condé pour des crimes de sang commis durant son règne, et l’interdiction du dernier à sortir du pays, la junte l’a autorisé à nouveau à aller se faire soigner à l’étranger. Le juriste constitutionnaliste et analyste politique, Fayimba Mara, se pose la question de savoir si la procédure en la matière a été respectée par les autorités.
Selon l’enseignant chercheur, dans les conditions normales, si la sortie d’Alpha Condé devrait intervenir, puisqu’il fait partie aujourd’hui d’une catégorie de personnalités qui sont poursuivies pour des crimes de sang commis sous son régime, la nécessité de l’autoriser pour aller se faire soigner à l’étranger doit accomplir toute une procédure: «Il faut l’autorisation du poursuivant, c’est-à-dire le procureur général près la cour d’appel de Conakry. Celui-ci doit être saisi. Je crois, c’est sur l’appréciation de ce dernier et de toute sa hiérarchie, qu’il doit pouvoir aller à l’étranger. Ce sont eux qui doivent définir les conditions de son voyage, définir la période et assurer sa sécurité.»
Si cette procédure n’est pas respectée avant d’autoriser l’ancien président de sortir du pays, cet ancien chercheur indique que le déplacement du Pr Alpha Condé intervient dans ce cas “en violation flagrante de la procédure régulière en pareil cas. On a pas intérêt à cela puisqu’ils sont venus pour redresser le pays.”
Dans le communiqué qui a rendu public l’autorisation de l’ancien locataire de Sékoutoureyah, le CNRD a indiqué que sa décision « a été faite dans la parfaite conformité aux dispositions de procédurales d’ordre judiciaires.»
Reste à savoir si c’est la procédure réelle qui a été respectée.