La colère des femmes de l’opposition est montée d’un cran ce 21 mars quand elles ont été empêchées d’accéder au centre ville de Kaloum. Très frustrées par la situation politique actuelle du pays, notamment les violences policières, les femmes brandissent des menaces inquiétantes.
Les femmes de l’opposition ont voulu organiser sit-in devant le ministère de la justice pour demander que les commanditaires et meurtriers des militants de l’opposition soient identifiés et traduits devant les tribunaux. Mais elles n’ont pas réussi à se rendre en ville. Au directoire de campagne de l’UFDG, Nènè Oussou Diallo, du parti GRUP a promis de se battre de toute son énergie pour que les violences que subissent les citoyens guinéens prennent fin.
«Nous combattrons Alpha Condé. Et moi je le combattrai jusqu’à ma dernière énergie. J’ai perdu des parents, des neveux. Vous voyez cette femme là ? Elle avait le droit de vivre. Une pauvre femme qui ne cherchait qu’à vivre devant sa porte, on l’a fusillée. Elle laisse derrière elle six ses enfants. Qui va s’occuper de ces enfants ?» s’est-elle demandé.
Poursuivant son intervention, elle donne deux jours au gouvernement, et menace de s’immoler par le feu devant le département de la justice : «Dites au pouvoir que nous sommes plus décidées que lui. Ils ont encore la solution. S’ils veulent que ce pays là devienne un pays de droit, ils le peuvent. Tant qu’ils ne nous montrent pas ceux qui tuent nos enfants, moi, personnellement, je suis prête à me sacrifier pour les vies qui sont tombées. Je suis prête à donner ma vie pour que justice soit faite. Et s’ils n’arrêtent pas on va prendre des bidons d’essence pour aller nous immoler devant le ministère de la justice. On lui donne deux jours.»
Manifester sa colère par l’immolation, ce sera une première en Guinée. En Tunisie, le printemps arabe a commencé par l’immolation d’un jeune. Et la suite, on la connait. Sauf que la Tunisie n’est pas la Guinée.