Le président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (Cnoscg) a réagi suite à la grâce présidentielle accordée à Mamady Condé dit Madic 100 frontière et à Boubacar Diallo (Grenade) condamnés respectivement, à 1 an et à 10 ans de prison ferme.
Pour Dansa Kourouma, cette décision du président de la République est une avancée significative à la description du climat politique tendu.
«Gracié deux détenus dans tout ce lot des détenus, me semble être une avancée significative à la décrispation de la crise. Parce qu’on ne peut gracier que quelqu’un qui est déjà jugé et condamné», explique t-il. Selon l’activiste de la société civile, le président de la République ne doit pas se limiter là. Il invite Alpha Condé à continuer à poser des actes visant à favoriser le retour de l’ensemble des acteurs autour d’une table de négociation.
«J’encourage le chef de l’État, à continuer à poser des actes en matière de décrispation du climat politique, pour que tous ceux qui sont arrêtés pour des faits politiques ou qui sont des responsables politiques ou de la société civile, puissent connaître leurs sorts, et bénéficier de la grâce présidentielle, pour que nous puissions avoir des conditions d’un dialogue ouvert, sincère et fructueux».
Concernant les détenus qui jusque-là, n’ont pas encore été jugés et condamnés, le président du Cnoscg pense que c’est à la justice de jouer pleinement son rôle. Car selon lui, le président de la République ne doit pas s’immiscer de la procédure judiciaire tant qu’elle n’est pas arrivée à son terme.
«Quand ils connaîtront leurs sorts, le chef de l’État en ce moment, a le pouvoir discrétionnaire de gracier n’importe quel détenu. S’immiscer dans le fonctionnement de la justice est un acte grave, ne pas agir pour que ces personnes aussi puissent recouvrer leurs libertés, est un obstacle à l’apaisement du climat politique. Donc je pense qu’il faut manœuvrer sur les deux options, sans que la mauvaise foi du président ne soit perçue.»
Enfin, Dansa Kourouma souhaite que l’appareil judiciaire soit mis en branle pour favoriser la libération des détenus politiques.
«C’est tout mon vœux que dans les jours et semaines à venir, tous les détenus politiques soient emmenés à connaître leurs sorts pour qu’ils soient libérés afin qu’ils soient eux-mêmes les acteurs de ce dialogue qui a commencé», a-t-il formulé.