Selon la Commission électorale nationale indépendante burundaise, 5 millions 126 mille 351 électeurs sont appelés à choisir leurs président, députés et conseillers communaux, ce mercredi 20 mai 2020. Un scrutin en pleine pandémie de Covid-19 et avec de risque de violences post-électorales.
Ils sont 7 candidats au premier tour de cette présidentielle qui mettra, notamment aux prises, le général Évariste Ndayishimiye du parti CNDD-FDD, dauphin désigné de Pierre Nkurunziza au pouvoir depuis 2005, mais qui ne s’est pas représenté, au chef de l’opposition et ancien chef rebelle, Agathon Rwasa du Congrès national pour la liberté, (CNL).
Le scrutin se déroule en huit clos. Les observateurs nationaux, issus de l’Église catholique ou de la société civile burundaise sont interdits dans les bureaux de vote et aucune mission d’observation internationale n’est autorisée.
Selon les ONG locales, la campagne électorale a été émaillée de violences et d’arrestations arbitraires des partisans de l’opposition. Une situation qui fait craindre un regain de violences post électorales.
Un scrutin en pleine Covid-19
Depuis le 1er cas enregistré le 31 mars dernier jusqu’au 19 mai, le gouvernement burundais n’a officiellement notifié que 42 cas positifs dont 1 décès. Les autorités sont accusés par des médecins et l’opposition de cacher des cas de Covid-19.
L’État a décidé de fermer ses frontières à cause de la crise sanitaire, mais à laisser dérouler la campagne électorale.
Accusés “d’injonction dans les affaires intérieures du pays”, les autorités burundaise ont déclaré “persona non grata” le représentant de l’OMS ainsi que trois autres fonctionnaires qui ont été sommés de quitter avant le 15 mai 2020.
L’ONU s’inquiète…
Dans un communiqué, la commission d’enquête Onusienne sur les violations des droits de l’Homme commises au Burundi «regrette profondément la décision récente du gouvernement burundais de déclarer persona non grata le représentant de l’OMS dans le pays et trois de ses experts”. Et déplore “des affrontements violents entre des membres des partis politiques en lice et de nombreuses arrestations d’opposants politiques, alors que des proches du parti au pouvoir continuent de bénéficier d’une impunité quasi totale pour leurs actes».
Pays de Afrique Orientale, ancienne colonie belge, indépendant depuis le 1er juillet 1962, le Burundi, avec ses 11 millions d’habitants, est l’un des pays les plus pauvres du monde avec 65 pour cent des jeunes qui sont au chômage, selon la Banque mondiale.
La présidentielle controversée en 2015 ayant permis à Pierre Nkurunziza de briguer un 3e mandat avait plongé le Burundi dans une grave crise politique, qui avait fait au moins 1200 morts.
Depuis octobre 2017, la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête sur des crimes commis au Burundi ou par des ressortissants burundais à l’extérieur de leur pays entre le 26 avril 2015 et le 26 octobre 2017.
Faut il rappeler que Bujumbura s’est définitivement retiré de la CPI depuis le 27 octobre 2017.