La première réunion du comité de pilotage du projet Appui à la gouvernance des redevances minières (AGREM) s’est tenue vendredi 18 mai à Conakry. Au cours de cette rencontre, les acteurs vont discuter de la mise en œuvre du projet dans les zones cibles que sont les communes des préfectures de Boké et de Boffa.
« Nous aidons les collectivités locales à être plus efficaces et à pouvoir délivrer des services aux populations, aider à créer un environnement économique favorable pour les entrepreneurs et les activités économiques. Avec l’arrivée des sociétés minières, le monde local est bouleversé. Tout change. Et l’objectif de ce projet c’est de voir quel est le rôle des collectivités locales. Voir comment les contributions que peuvent faire les sociétés minières peuvent générer un développement soutenable et aider les migrations économiques, les personnes qui arrivent à trouver des services ainsi que les populations qui sont déjà sur place. Donc il y avait une nécessité d’appuyer les collectivités locales à pouvoir bénéficier, le plus possible, du développement qui peut être créé par l’exploitation minière », a expliqué Cristelle ALVERGNE du Bureau des Fonds d’équipements des Nations unies (UNCDF) basé à Dakar au Sénégal.
Selon Mme ALVERGNE, l’AGREM a pour objectif de trouver des solutions pour que l’exploitation minière puisse se traduire par du développement soutenable et durable. « Cela veut que l’exploitation minière amène des revenus sur la zone à la fois parce que certaines populations sont compensées et elle peut permettre de créer des opportunités économiques, parce que la population augmente. Et cette population a besoin de vivre, de manger, de se loger. Tout ceci peut créer du développement, peut créer des activités économiques. Mais les populations locales, notamment les jeunes et les femmes, doivent être accompagnés, avoir accès à des systèmes de financement, des systèmes de prêts qui leur permettent de pouvoir créer des activités économiques. Pour vous donner un exemple, on travaille sur la zone de Boffa où on a appuyé la construction de la gare routière de Boffa. Aujourd’hui le marché de Boffa doit être fait à côté de la gare routière. On va appuyer la commune à trouver des financements pour créer ce marché. C’est un potentiel de création d’emplois importants. Si on a une gare routière avec beaucoup de véhicules et de camions qui arrivent et qu’à côté on a un marché avec un équipement frigorifique qui permet de conserver le poisson, ça peut aider à développer tout le secteur de la pêche, à aider les pêcheurs à trouver plus de retombées. C’est toute cette réflexion faite autour du développement économique local que nous voulons accompagner et aider être financé», a-t-elle expliqué.
Quant au Directeur adjoint pays PNUD, Eloi Kouadio IV, il a fait savoir que son institution cherche, à travers ce projet, à aider le gouvernement à rendre ses actions sur le terrain visibles et permettre aux populations de connaitre le rôle qu’elles doivent jouer : « Il y a une récurrence des situations de conflit ou de révolte des jeunes notamment qui a amené le PNUD à faire un accompagnement des autorités pour qu’il y ait une meilleure lisibilité de leurs interventions, que l’action publique soit bien perçue auprès des communautés de manière à ce que ces communautés sachent quel rôle elles peuvent jouer pleinement dans le développement des activités de ces industries et quel avantage elles peuvent tirer de leur présence sur leur site. Et ce que nous avons mis en place c’est essentiellement les infrastructures sociocommunautaires de base à travers des plateformes multifonctionnelles, faciliter à l’accès à l’eau pour les femmes, mais aussi un cadre de concertation qui permet aux jeunes de pouvoir exprimer leurs besoins auprès des autorités et que ces besoins là soient considérés dans le plan d’investissement des collectivités. »
Pour rappel, l’AGREM a été créé en 2017 et devra prendre fin en 2022.