La junte au pouvoir en Guinée a interdit toutes manifestations de rue avant les campagnes électorales, qui pourraient selon elle, compromettre ‘’la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme…’’. La décision est intervenue alors que les acteurs politiques se mobilisent pour protester contre la durée de la transition fixée à 36 mois par le CNT et le CNRD.
«Par cette décision les autorités de la transition perpétuent la violation du droit de réunion pacifique fréquemment commise sous la présidence d’Alpha Condé qu’elles ont renversé le 5 septembre 2021. Elles en font même une règle destinée à être appliquée possiblement pendant plusieurs années et pour des motifs vagues, en violation du droit international, sachant qu’aucun chronogramme officiel quant à la tenue des prochaines élections n’a jusqu’à présent été présenté aux Guinéens», a réagi Samira Daoud, Directrice Régionale du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Elle rappelle que le droit à la liberté de réunion pacifique est protégé par l’article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et par l’article 11 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
«Cette décision contrevient également à la charte de la transition voulue par le CNRD et signée le 27 septembre 2021 par le chef de l’Etat, dont l’article 34 stipule que les libertés d’association, de réunion, de presse et de publication sont garanties.»
Amnesty International, par la voix de Samira Daoud, invite les autorités guinéennes à rétablir «sans délai le droit à la liberté de réunion pacifique, et s’assurer que les forces de l’ordre respectent et facilitent la possibilité pour toutes les personnes en Guinée de s’exprimer et de manifester de manière pacifique, y compris en amont et durant les périodes électorales.»