Trois mois après son installation, le Conseil national de la transition continue de faire l’objet de critiques au sein de la classe politique. Invité à se prononcer sur la mission de concertation que les Conseillers de l’institution ont effectué à l’intérieur du pays et dans les différentes communes de Conakry, le président du parti pour le progrès et le changement (PPC) confie qu’il n’est pas séduit par la démarche. «Les démarches du CNT ne sont pas bonnes », a-t-il coupé court.
Aboubacar Biro Soumah soutient d’ailleurs qu’il garde toujours un mauvais souvenir des circonstances dans lesquelles le CNT est né. Il accuse le président de la transition d’avoir imposé Dr. Dansa Kourouma à la tête de l’organe en charge de rédiger la nouvelle constitution.
«La façon dont le CNT a été mise en place n’a pas respecté la voie de la démocratie. Les gens ont vu Dansa Kourouma deux mois avant qu’il ne soit nommé. Il y a eu beaucoup de critiques, les gens ont réagi, mais Mamadi a forcé la situation, c’est lui qui sait pourquoi il a mis Dansa là-bas », fustige cet acteur politique.
Ce membre de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) est revenu sur la question du dialogue politique en débat dans la cité. Il explique que les acteurs politiques n’accepteront pas un dialogue avec la junte sans la médiation d’un envoyé spécial de la CEDEAO. Et sur la question, Aboubacar Biro Soumah a laissé entendre que la classe politique a soumis des propositions au Ministre de l’administration du territoire.
«Nous attendons la réponse parce que nous avons fait des propositions. Nos propositions sont non négociables (…) », prévient le leader du PPC.
Parlant des assises nationales annoncées à partir du 22 mars prochain, cet acteur politique dit qu’il ne voit pas la nécessité d’une telle démarche. Il estime qu’ «il fallait plutôt rétablir la justice à ceux qui ont été victimes de violences d’Etat. Le problème de la Guinée c’est parce que la justice et les institutions ne sont jamais indépendantes », conclut-il.