Pour davantage exprimer son opposition à la durée de la transition en cours dans son pays, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) projette une manifestation de rue à Conakry, le 23 juin prochain. S’exprimant sur cette idée, le leader du parti Bloc Libéral a attiré l’attention des uns et des autres sur les conséquences causées par les manifestations passées.
Dr Faya Millimouno a d’abord rappelé que le droit de manifester est consacré par la charte de la transition en cours, et par tous les textes internationaux qui ont été ratifiés par la Guinée. Mais, il estime qu’en tant que «homme responsable, quand on sait le nombre de centaines de personnes tuées dans les manifestations, il faut qu’à un moment donné, qu’on s’arrête, qu’on analyse la situation en vue de trouver la meilleure façon d’exprimer les droits et libertés dans notre pays sans qu’à chaque fois que nous les exerçons, nous n’ayons à faire des cortèges pour aller enterrer nos enfants.»
Aujourd’hui, poursuit Faya Millimounou,«en tant que homme responsable, nous devons reconnaître que les manifestations nous ont endeuillé pendant très longtemps. On se rappelle en 2007, personne ne peut nous dire combien de jeunes gens sont tombés au pont 8 novembre. Le 28 septembre 2009, tout au long des 11 ans du pouvoir d’Alpha Condé, à chaque fois que nous avons une manifestation, il y a eu des morts. Il est vrai que c’est à l’État d’utiliser tous les instruments à sa portée pour rétablir la vérité mais qu’on établisse la vérité est une chose, réfléchir pour éviter que nous n’ayons des morts demain est une autre chose.»
Dr Faya Millimounou et compagnie demandent aujourd’hui que les leaders politiques guinéens et les activistes de la société «se donnent le temps de réfléchir pour trouver les meilleurs façons d’exercer les droits et libertés sans que, nous n’ayons à enterrer qui que ce soit.»