La décision annoncée par Josep Borrell, consiste à interdire la rentrée sur les territoires membres de l’Union européenne par Moussa Dadis Camara et certains de ses proches, quand il était au pouvoir de 2008 à 2009, y compris le gel de leurs avoirs.
Ces anciens membres de la transition sont cités pour leur “responsabilité”, dans le massacre du 28 septembre, au stade du même nom, en 2009. La décision se fait entendre à une période où le procès n’est pas encore tenu. Ce qui pourrait avoir spécialement, une conséquence pour l’ancien aide de camp de capitaine Moussa Dadis Camara, à en croire Me Paul Yomba Kourouma.
«C’est avec beaucoup de surprises, beaucoup d’étonnement, d’indignation, d’amertume que nous avons accueilli la nouvelle de l’interdiction d’entrée dans le territoire de l’Union européenne avec gel des avoirs des hauts dignitaires du CNDD. Une telle décision devrait intervenir à l’issue d’un procès public, contradictoire où les parties auraient pu se défendre, faire prévaloir leur prétention, en tout cas donner leur part de vérité dans cette affaire.
Intervenir alors qu’un procès n’a pas été rendu, intervenir unilatéralement alors qu’ils n’ont pas été entendus, et ils sont surpris de ce qui leur arrive maintenant, c’est vraiment violer la présomption d’innocence. C’est dire qu’il a y longtemps que l’Union européenne a voulu que ces personnes-là soient condamnées et qu’elles purgent des peines même si leur culpabilité n’a pas été établie. C’est une violation manifeste des droits de l’Homme. Et l’UE se vente d’être respectueuse des droits humains alors que, elle-même viole fondamentalement les principes élémentaires de la cité en ces matières des droits de l’Homme. Ces donneurs de leçons devraient vraiment apprendre leurs leçons de droits et de démocratie et d’Etat de droit», a dénoncé l’avocat.
«Imaginez qu’à la suite d’un procès, que ces personnes arrivent à être acquittées, les conséquences seraient énormes», poursuit-il.
Me Paul Yomba assure que la libération de son client pourrait être possible [bientôt], après une décision qui sera rendue par la Cour suprême, dans les prochains jours.
«La démarche prochaine qu’il entend entreprendre, est d’aller dans cet espace européen pour se faire soigner. Parce que sa pathologie requiert une expertise qui ne peut valablement se retrouver qu’en ces lieux. Alors c’est une façon de lui infliger une peine capitale voilée. C’est une privation de soins volontairement orchestrée par l’Union européenne», regrette-t-il.
Face à une telle décision, l’avocat estime qu’il attend sa notification pour qu’elle soit attaquée devant la Cour européenne des droits de l’Homme et/ou, toute juridiction compétente en la matière.