Le président de la République entretient un flou sur sa position concernant le projet de changement de Constitution, pour s’offrir un mandat de plus. Au terme d’une visite en Guinée, l’ancien chef d’État béninois dit avoir noté un cri de cœur des citoyens.
Joint par nos confrères de la BBC, Nicéphore Soglo est revenu sur son séjour en Guinée à la tête d’une délégation du National Democratic Institute (NDI) et de la Fondation Kofi Annan (FKA). Pendant une semaine, les deux anciens présidents du Bénin et du Nigeria ont échangé avec les parties prenantes au processus électoral.
Deux sujets majeurs ont été abordés au cours du séjour de la délégation : l’évaluation du processus électoral et le débat sur le changement de Constitution.
Au terme de leur mission, Nicéphore Soglo et GoodLuck Jonathan ont dans un rapport fait des recommandations à ces parties prenantes en vue d’une issue de l’impasse politique.
“Ce que nous souhaitons, c’est que les gens ne manipulent pas les textes de loi”, a rappelé le précédent béninois. “Les monarchies ne sont plus de notre temps”, a évoqué Nicéphore Soglo.
Pour une sortie de l’instabilité politique en Guinée, le président de la République et Cellou Dalein Diallo devraient jouer un rôle primordial, à en croire Nicéphore Soglo.
“La balle est dans le camp du président de la République et également le Chef de file de l’opposition. Ce que nous souhaitons, c’est que les deux fument le calumet de la paix”, a-t-il soutenu.
Affaire 3e mandat
“Je ne voudrais pas qu’on fasse des procès d’intention. J’entends qu’il ne s’est pas prononcé”, rassure l’ancien président béninois quand il a été interrogé sur la probable candidature d’Alpha Condé à sa propre succession.
À propos du flou que le président guinéen adopte sur ce sujet, Nicéphore Soglo a trouvé une préoccupation des Guinéens fondée.
“Ce que les gens craignent, et c’est vraiment légitime, c’est que le président ne s’est pas prononcé[…]”.
C’est ce doute qui constitue l’un des éléments qui font que les citoyens maintiennent leur décision de protestation dans la rue, croit-il.
L’ancien président béninois indique qu’il ne fallait pas attendre que la situation dégénère en Guinée pour intervenir, comme au Rwanda. “Donc nous sommes venus au bon moment(…)”, affirme-t-il.
Nicéphore Soglo soutient qu’il est nécessaire d’aider la Guinée dans le processus électoral pour que le pays connaisse des législatives apaisées, inclusives et acceptées.