«La Guinée n’a jamais organisé une bonne élection depuis 1958 », voilà comment le président du parti Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD) analyse la situation sociopolitique de la Guinée, quelques semaines après la réélection du président Alpha Condé.
Dr. Abdoulaye Diallo a au cours d’un entretien ce lundi 16 novembre 2020, déploré la manière dont les élections sont organisées en Guinée.
«Depuis 1958, c’est le bourrage des urnes, les voix des citoyens ne sont pas respectées, ils votent et on proclame ce qu’on veut, c’est toujours la même réalité», a-t-il fustigé.
L’opposant a ensuite émis des doutes sur la crédibilité de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier, donnant la victoire au président Alpha Condé, réélu par un troisième mandat.
« Si 60% de Guinéens votaient librement pour le président Alpha Condé on devait vivre aujourd’hui en paix. Mais si on arrête les gens, ça veut dire que tout ce qui est dit est faux », a-t-il ajouté
S’exprimant par la même occasion sur la détention des opposants membres de l’UFDG et du FNDC, le président du MSD soupçonne la justice guinéenne d’être au service du pouvoir en place.
«C’est la justice de non droit, disons c’est la justice aux ordres, mais de qui on ne sait pas. Ils ont en train de faire ce qu’ils ont toujours fait, arrêter les gens, les emprisonnés et les privés de tous les droits. C’est cette pratique que nous vivons depuis plusieurs années. Donc y a rien d’extraordinaire », trouve l’opposant Dr. Abdoulaye Diallo
Dans une sortie médiatique la semaine dernière, le président Alpha Condé a tendu la main à ses opposants pour «construire ensemble la Guinée et amorcer le développement du pays».
Sur la question, Dr. Abdoulaye Diallo se montre optimiste. Selon lui, l’actuel chef de l’État n’a jamais fait respecté la loi.
« C’est lui qui sait pourquoi il a tendu la main à ses opposants et comment il est préparé, mais moi je constate que depuis qu’il est là, c’est un professeur de droit mais le droit n’est pas respecté en Guinée, y a aucun moyen d’existence pour les Guinéens. Je lui demande simplement de quitter le pouvoir », conclut-il.