Conformément aux réunions statutaires annuelles tournantes de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Amao) et de la seconde Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Zmao), il s’est ouvert, ce vendredi 16 août 2019 à Conakry, la 35e réunion conjointe ordinaire du comité chargé des affaires économiques et du comité chargé des opérations et de l’administration de l’Amao.
L’objectif de ces réunions statutaires de Conakry, souligne le directeur général de l’Amao, Mohamadou Bamba Sako, c’est d’assurer la mise en œuvre des directives des chefs d’Etat et des gouvernements lors du dernier sommet qui s’est tenu à Abuja dans le cadre de la création de l’union monétaire ouest africaine. Ainsi que de l’évaluation du niveau de performance des Etats membres par rapport aux critères de convergence prescrits.
«Les principaux critères prescrits par les autorités de la Cedeao sont relatifs au déficit budgétaire qui doit être inférieur à 5%, au financement du déficit par la Banque centrale, la nécessité de disposer des réserves suffisamment importantes pouvant couvrir 3 mois d’importation et l’inflation qui doit être en deçà de 10%», note M. Sako avant d’indiquer que seulement deux pays membres ont respecté les critères de premier rang en 2018.
«Il est important de renforcer la performance des Etats membres. Comme l’échéance qui a été fixé par rapport à la monnaie unique en 2020, les chefs d’Etat ont indiqué qu’il faudrait adopter une approche graduelle pour l’accession à l’union monétaire. La directive c’est que les Etats membres s’attèlent à renforcer leur performance afin qu’en 2019 ces pays puissent respecter les critères prescrits».
Dans le cadre de la réalisation des travaux techniques préparatoires à lui mandatés, l’Amao va s’atteler au cours de 6 prochains mois, notamment, à l’élaboration des Statuts de la Banque centrale afin de poser les jalons permettant d’accéder à l’union monétaire dans les meilleurs délais.
Parlant du contexte de la tenue de ces réunions statutaires, le premier vice-gouverneur de la Banque centrale de République de Guinée (BCRG), Nianga Komata Gomou, rappelle signature récemment au Niger de l’Accord de la zone de libre-échange continentale africaine dont la mise en place, selon lui, fera de l’Afrique l’un des plus grands marchés au monde avec un potentiel de 1,2 milliards de personnes. Toutefois, précise-t-il, le succès de la zone de libre-échange repose sur celui de l’intégration économique régionale africaine.
«Dans notre région, nous nous réjouissons de l’engagement historique des chefs d’Etats et des gouvernements d’aller vers la monnaie unique de la Cedeao. Cet engagement se traduit par le consensus dégagé dans le cadre de la politique monétaire sur le régime d’échange et sur le nom de la future monnaie commune. Aussi, nous nous réjouissons des mesures en cours pour la mise en place de la future banque centrale commune».
A la suite des décisions du Comité ministériel de la Task force d’Abidjan en mai 2019, les réunions statutaires de Conakry Du 16 au 23 août 2019 vont regrouper environ 150 délégués venus du Ghana, du Nigéria, de la Gambie, du Libéria, de la Sierra Léone et de la Guinée, pays hôte. Pendant 8 jours, les experts vont examiner, principalement, l’état de mise en œuvre et les résultats du Programme de coopération monétaire de la Cedeao (Pcm), la stabilité des secteurs financiers, les systèmes de paiement de la zone et les taux d’échange.