Alors qu’il suscite la polémique autour sein de l’opinion, le ministre des Transports a animé une conférence de presse pour expliquer et défendre le contrat de concession pour la réhabilitation, l’extension, la gestion, l’exploitation et l’entretien du port de Conakry engageant le Port autonome de Conakry et la société turque Albayrak.
D’entrée, le ministre et porte-parole du gouvernement, Aboubacar Sylla, souligne que «l’acte conclu entre l’Etat guinéen et la société Albayrak n’est pas une vente. Le Port autonome n’a fait l’objet d’aucune cession. Il n’y a eu aucune aliénation du patrimoine. Il s’agit tout simplement d’une mise en concession pour période de 25 ans. C’est-à-dire une délégation du service public qui est faite par l’Etat en faveur d’un opérateur privé».
Contrairement à ce que font croire le syndicalistes, explique le ministre, ce n’est pas tout le port de Conakry qui est mis en concession. «Le port est composé de plusieurs terminaux . Il y a le terminal à conteneur mis en concession depuis 2011 en faveur du groupe Bolloré. Il y a le terminal d’alumine ainsi que ses intrants, la soude, le mazoute détenu par RusAl. Il y a également le terminal des pêches. Le port des pêches utilisé par l’armée de mer. Il y a aussi le terminal de bauxite géré par RusAl. Ainsi que le terminal des hydrocarbures et enfin le terminal conventionnel. C’est le port conventionnel qui est mis en concession en faveur du groupe Albayrak de Turquie».
Le port Conventionnel qui existe depuis les années 80, dispose des installations, aujourd’hui, saturées et vieillissantes dont la remise en état, l’extension et la modernisation exigent des montants considérables sont que la Guinée ne dispose pas. «Même si nous avions des ressources, soutient-il, il serait plus judicieux de les investir ailleurs dans les secteurs sociaux de base que de les utiliser comme financement pour l’extension ou la modernisation du port».
Rendre le port compétitif
Pour qu’il soit compétitif, explique le porte-parole du gouvernement, le port de Conakry doit s’équiper pour augmenter ses capacités. «Le port de Conakry a un volume d’activité d’environ 9 millions de tonnes par an. Le port de Dakar en a 16 millions, celui d’Abidjan est à 21 millions et Lomé, 15 millions. Si nous voulons que le port soit porteur de toute la croissance économique que nous sommes générés aujourd’hui à travers de nombreux investissements surtout dans le domaine minier et dans d’autres secteurs, il était donc important que l’extension de ce port intervienne le plus rapidement possible. C’est pour cette raison donc que cette concession a été organisée».
En repose aux critiques qui dénoncent le contrat octroyé sans appel d’offres, le ministre assure que jamais un contrat, en Guinée, n’a fait l’objet d’autant d’accompagnement de la part d’experts étrangers, autant que le contrat de concession du port conventionnel de Conakry. «La convention oblige la société Albayrak à investir 200 millions USD sur les deux prochaines années qui vont permettre notamment d’équiper le port avec de grues, de remorqueurs, de chariots élévateurs, des véhicules incendies. Mais également de réaliser des travaux extrêmement importants dans l’enceinte portuaire. Nous allons amener le partenaire à réaliser des investissements sur fonds propre. Le gouvernement ne s’endette pas. C’est la société qui réalise ces investissements et qui se faut rembourser sur les activités portuaires. Si les investissements dépassent ses capacités propres d’autofinancement c’est La Société Albayrak qui va empreinter à ses propres risques, mettre en place ses cautions c’est elle qui va rembourser. Ça n’impactera pas sur la dette publique guinéenne».
Pour conclure, Aboubacar Sylla a assuré que les travailleurs du Port autonome de Conakry ne seront pas licenciés à la suite de cette concession contrairement aux craintes des syndicalistes qui ont prévu de marcher ce vendredi 17 août de la Bourse du travail au Palais du peuple.