«Nous sommes fragiles comme des œufs à cause de la souffrance qui règne ici […]»
Environ 16 000 habitants de 101 villages et hameaux riverains du barrage hydroélectrique de Souapiti sont déplacés pour la réalisation de ce projet. Ces citoyens “chassés” sur les terres de leurs ancêtres, confient avoir enregistré d’énormes pertes économiques causées par des inondations.
Nous nous référons au résumé d’un rapport de 60 page de Human Rights Watch intitulé «Nous devons tout abandonner»: Impact du barrage de Souapiti sur les communautés déplacées en Guinée.
Pour rappel, les travaux de ce gigantesque projet du barrage de Souapiti ont été lancé le mardi 22 décembre 2015. Sa mission est de combler le déficit énergétique en Guinée avec une puissance qui devrait à terme fournir 450 mégawatts après sa mise en service en septembre 2020.
Mais il se trouve que les habitants qui se trouvent dans les localités de Soubekhourou, Tènnè, Labaya, Tayiré…, qui avaient pourtant de l’espoir, vivent l’enfer sur terre de nos jours.
Les communautés déplacées dans ces zones ont du mal à nourrir leurs familles, à rétablir leurs moyens de subsistance et à vivre dignement, selon le rapport de cette ONG internationale de défense des droits humains.
Les enquêteurs ont effectué 90 entretiens avec des personnes déjà déplacées, des communautés qui doivent l’être et des villages sur les terres desquelles ces personnes sont réinstallées. A cela s’ajoutent des chefs d’entreprise et des responsables gouvernementaux engagés dans le processus de réinstallation.
“Les habitants déplacés à cause du barrage sont réinstallés dans des maisons en béton situées sur des terrains cédés par d’autres villages. À ce jour, ils n’ont pas obtenu les titres fonciers attachés à leurs nouvelles terres, ce qui engendre, pour l’avenir, un risque de conflit foncier entre les familles déplacées et les communautés hôtes. Les déplacements rompent des liens sociaux et culturels de longue date entre les familles vivant dans cette région”, mentionne-t-on dans le rapport.
«Nous sommes fragiles comme des œufs à cause de la souffrance qui règne ici. Ce n’est que grâce à Dieu que nous survivons», exprime un citoyen aux enquêteurs.