Des citoyens de Wanindara s’expriment sur les violences dont ils sont victimes depuis le 13 janvier 2020 à la suite de l’appel à la résistance du Fndc contre le 3e mandat.
Assis dans sa cour, le vieux Oumar Diallo, le sexagénaire, a du mal à parler à cause du gaz lacrymogène qu’il a humé. «Je suis là depuis 2007, je n’ai jamais vu pareille violence que celle que nous avons subie le 14 janvier. Les forces de l’ordre sont entrées dans nos cours et ont jeté de gaz lacrymogène à l’intérieur des maisons. Ma sœur qui a 54 ans a été arrêtée et conduit au commissariat», témoigne-t-il.
Arrêtée et conduite au commissariat d’Enco5 avant d’être libérée, Mme Illiassou Diallo explique: «les agents ont grimpé la cour et sont entrés. Nous nous sommes enfermés dans la maison. Ils ont détruit tous les objets et les ustensiles. Dans la cuisine, Ils ont versés le repas. Puis, ils ont défoncé la porte et se sont introduits dans la chambre où on s’était enfermés. Ma mère les a suppliés de nous laisser la vie sauve. Ils ont pillé la maison. Ils ont pris plus de 4 millions que j’avais sous le matelas. Ensuite, les agents m’ont sortie de la maison pour m’embarquer dans leur véhicule avec d’autres qu’ils ont arrêtés dans le quartier. Ils nous ont envoyés au commissariat d’Enco 5. Ils m’ont enfermé dans une cellule avec une autre femme et les garçons dans une autre. Quelques temps après, ils ont sorti les jeunes à tour de rôle pour les coucher sur une table, un agent s’asseoit sur les épaules et l’autre sur les pieds du jeune. Ils commencent à tapper sur les fesses en chantant “tourou-tourou” en disant que c’était la chanson de Peuls. Ils les frappaient jusqu’à ce que certains pissaient dans leurs habits. Quand mon tour est venu, heureusement, le commandant a dit de me laisser moi et la femme avec qui j’étais”.
“Même des rebelles ne se comportent pas comme se sont confortés les policiers et les gendarmes. Ils sont venus défoncer les portes et les fenêtres de nos maisons”, s’insurge M. Sow dont le domicile se trouve en face celui d’Elhadj Abdoulaye Diallo, victime, lui aussi.
“J’étais en train de lire le Coran. Quand j’ai entendu le bruit du portail, je suis sorti voir. Un gendarme m’a intimé de me retourner en braquant son arme sur moi. Je me suis retourné immédiatement et ma femme a fermé la porte. Après, ils se sont mis à caillasser les véhicules qui sont là et un autre est venu jeté deux gaz lacrymogènes dans la maison à travers la fenêtre. Ils nous insultaient et menaçaient de nous tuer un à un. Quand ils sont partis, les voisins ont vu la fumée qui sortait de la maison et ils sont venus nous aider à sortir”.
Selon plusieurs témoignages concordants, à Wanindara-Marché, tout était calme jusqu’à 10h lorsque, soudain, une dizaine d’agents, les uns dans de véhicules et les autres qui marchaient, ont fait irruption. “Ils ont commencé à tirer les gaz, on à laissé nos commerces pour nous en fuir”, explique un vieux vendeur de colas.
Dans un autre secteur, un peu plus loin, d’autres agents sont descendus dans un garage, “armés de pilons avec lesquels ils ont brisé les voitures. Ils ont arrêté 3 personnes dont le chef du garage et les ont emmenés. Ils ont payé un million chacun avant d’être libérés”.
A Koloma, également, les citoyens ont fait l’objet de violence de la part des forces de l’ordre. Des images montrant des agents en train d’incendier le marché de ont été largement partagées sur les réseaux sociaux.