Poursuivi pour “vol aggravé”, l’ancien porte-parole de la gendarmerie nationale a comparu ce mercredi 14 octobre 2020, au tribunal militaire de Conakry, après plusieurs mois en prison.
Le problème oppose cet officier de la gendarmerie à Ibrahima Diallo, un commerçant. Devant le juge, l’accusé a reconnu une parti des faits évoqués par le tribunal avant de donner largement certaines explications de la cause de son emprisonnement.
Colonel Mamadou Alpha Barry précise que le plaignant est son oncle, qui a bénéficié de son aide alors qu’il était en train d’être “arnaqué ” par une unité de force de l’ordre. Les faits sont intervenus le 25 février dernier a la veille d’une manifestation du Fndc. Ibrahima Diallo a été accusé par cette unité d’avoir financé les actions Front anti-nouvelle Constitution.
“Je leur ai certifié que c’était mon oncle, personne ne va lui soutirer l’intégralité de son argent. J’ai dis aux collègues, qu’il ne peut pas faire ce qu’on lui reproche» a-t-il rappelé.
Il indique ensuite que le commerçant était sur le point de perdre son argent. “Moi j’ai sauvé cet argent là, parce qu’ils (membres de cette unité) voulaient le prendre. Il a dit que son argent manque (…).
Dans cette somme, l’officier reconnait avoir fait un prélèvement de 10%. “Les gendarmes et les commerçants le savent. Quand tu aides un commerçant ou un particulier à recouvrer son argent, ils vous donne 10%”, explique Colonel Mamadou Alpha Barry.
“Est-ce une base légale qui permet de prendre les 10%?”, a interrogé le ministère public. L’accusé a répondu n’avoir aucune base légale à cet effet.
Par ailleurs, suite à ce prélèvement, le commerçant a signalé avoir perdu 165 millions de francs guinéens de la somme initiale.
Pourtant, “l’argent a été compté avec l’huissier et l’avocat. Mais aussi, le commandant de région a procédé au recomptage de l’argent. Quand on lui (le commerçant) a rendu compte, il dit que son argent manque. Moi j’étais déjà à la maison. On m’a appelé au téléphone que je suis sous mandat de dépôt”, d’après Colonel Mamadou Alpha.
A son tour de livrer sa version, Ibrahima Diallo n’a pas pu se défendre, pour faute du langage parlé à la barre (le français). La partie civile et le ministère public ont demandé un renvoi afin de trouver un traducteur assermenté.
Quant à l’avocat de la défense, Me Salifou Béavogui, il a soulevé une demande de mise en liberté provisoire. Une demande que le ministère public a négligé en la jugeant inopportune.
L’affaire a finalement été renvoyée pour la poursuite des débats, au 28 octobre prochain. Mais en attendant, le juge rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Colonel Mamadou Alpha Barry.