Comme nous vous l’annoncions dans un précédent article, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a dévoilé, ce lundi 14 septembre les statistiques du fichier électoral guinéen.
L’Institution qui s’occupe des élections en Guinée, annonce 5.410.089 électeurs.
La répartition électorale par région
Afrique : 72 344 électeurs (1%) ; Amériques : 6 096 électeurs ; Asie : 1 157 électeurs ; Boké : 433 494 électeurs (8%) ; Conakry : 1 016 848 électeurs (19%) ; Europe : 11 346 électeurs ; Faranah : 463 280 électeurs (9%) ; Kankan : 1 173 421 électeurs (22%) ; Kindia : 706 074 électeurs (13%) ; Labé : 424 832 électeurs (8%) ; Mamou : 321 220 électeurs (6%) ; N’zérékoré : 779 977 électeurs (14%) ; Total des électeurs : 5 410 089 électeurs.
Seulement la région de Kankan, fief du parti au pouvoir dispose de 1.173.421, soit 22%. En se basant sur ces chiffres de la Ceni, l’on découvre que la ville de Kankan dispose plus d’électeurs que les régions de Labé, Mamou et Boké réunies.
Presant à cette réunion du comité inter-parties (CIP), ce lundi, le principal parti de l’opposition parle de “disparités” régionales et demande des explications à la Ceni, notamment sur les chiffres de Mandiana et Beyla.
“La Ceni s’est enfermée et a travaillé sur ce fichier alors que nous nous étions entendus dans le cadre d’un comité de suivi, que ceux qui devaient faire l’audit du fichier, c’était les Nations unies, l’Union européenne et l’OIF. Qui ont fait des recommandations, que toute la classe politique a accepté.
Dans la mise en œuvre, l’OIF a travaillé en 2020 comme vous l’avez suivi jusqu’à un certain moment pour la préparation des élections législatives et elle s’est retirée parcequ’il y avait suffisamment d’anomalies.
En ce qui me concerne particulièrement, les chiffres que je viens d’entendre, il y a toujours des disparités régionales qui posent des interrogations. Ils nous ont dit d’être rassurés qu’ils ont fait du beau travail, mais ce nest pas leur déclaration qui vont nous satisfaire. Les chiffres c’est toujours quelque chose de magique et que vous ne pouvez pas tripatouiller comme vous voulez. Vous avez le cas de Mandiana, qui se trouve aujourd’hui à 203.731 électeurs, alors qu’en 2010, on est parti avec 84.367 électeurs. En 10 ans vous avez Mandiana qui progresse de 141,50 %. Il faut qu’on nous dise d’où viennent ces électeurs là. Est ce qu’il y a eu une génération spontanée à Mandiana?. S’ils sont venus des autres régions qui sont à côté, ils faut alors constaté que dans ces régions le chiffre a baissé.
Le cas de Beyla qui était à 95.000 électeurs et qui est passé à 221.000, maintenant au moins ils ont fait un petit effort en ramenant de 221.000 à 158.205.
En suite ce qui est grave, nous sommes à 35 jours des élections, la loi guinéenne est claire, lorsqu’on termine avec le fichier, il doit être affiché pour que tous les guinéens voient s’ils figurent sur la liste ou pas, s’ils y a des erreurs ou pas.
Comment émettre des cartes électeurs alors qu’ils n’ont pas vus s’ils figurent ou pas sur les listes. C’est ce qui nous oppose à la Ceni”, a déclaré le vice-président de l’UFDG Aliou Condé.
Du côté du camp présidentiel, on se félicite des statistiques fournies par Ceni. Par ailleurs, le RPG invite ses militants à se mobiliser pour le retrait des cartes électeurs qui est annoncé pour le 18 septembre.
“Nous saluons la démarche scientifique de la Ceni, qui rend le processus plus acceptable et crédible. Vous avez constaté que l’assainissement du fichier a été fait sur la base des recommandations de la Cedeao et de tous les acteurs. Au sein du RPG, ce que nous demandons à nos militants, c’est de se mobiliser massivement pour le retrait des cartes électeurs, afin de voter le 18 octobre prochain.
Personne n’a triché pour que les femmes deviennent 53% sur le fichier électoral. C’est parce qu’elles sont sorties massivement pour se faire recenser. Il n’y a pas de disparité. En Guinée, il y a des régions où il n’y a presque que personne. Ils sont tous à Conakry. Si vous prenez la Haute-Guinée, c’est une zone minière et la Guinée Forestière est une région agro-pastorale. Donc c’est des régions de forte densité”, a réagit Mory Sarah Soumaoré.
La population électorale guinéenne se répartissait comme suit en 2015.
Kankan 370 570; Nzérékoré a 222 945, 219.466 à Conakry, Boké a 75 193 inscrits. Kindia plus de 154.548; Mamou a 66 538 inscrits. Labé a 95.990 inscrits et Faranah 114.912 inscrits.