L’évolution dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009 a franchi une nouvelle étape avec la création d’un Comité de pilotage du jugement des crimes commis.
Le Comité de pilotage, précise l’arrêté portant sa création officiellement publié ce vendredi 13 avril, est placé sous l’autorité du ministre de la Justice qui en assure la présidence et l’orientation stratégique.
Outre le ministre de la Justice lui-même, il est composé des 12 membres issus des institutions républicaines et organismes ci-après : un représentant de la Cour suprême, deux représentants du ministère de la Justice et un représentant du parquet général de la Cour d’appel, ainsi qu’un représentant du Haut commandement de la gendarmerie, de la Direction des services de police, de la Société civile, du Hcdh, de l’Union européenne, de l’ambassade des Usa. Il y a également deux représentants du bureau des Nations unies.
En revanche, un seul représentant de la société civile y participera, et les organisations demandent au ministère de la Justice de veiller à ce qu’il ou elle soit issue d’une association de victimes, afin de garantir la prise en compte de leurs préoccupations. L’arrêté prévoit que le comité se réunisse une fois par semaine dès son installation, devant ainsi permettre des progrès rapide.
Il incombe, notamment au comité, l’organisation du procès, la recherche des ressources financières, la mise en place d’un dispositif de protection des magistrats, des témoins et des tous les intervenants au procès et la mise en place d’un mécanisme d’indemnisation des victimes. Depuis le début de l’instruction, il y a 7 ans, plus de 500 personnes, témoins et victimes, ont été entendues par le pool de juges d’instruction.
« Après la clôture de l’instruction en novembre 2017, la création de ce comité de pilotage est un nouveau signal fort pour les victimes. Nous entrons maintenant dans la phase très concrète de l’organisation du procès. Nous nous félicitons de cette décision et appelons le comité de pilotage à proposer au plus vite un agenda tenant compte de l’immense attente des victimes, bientôt 9 ans après le massacre », a réagi Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA.
Pour Me Drissa Traoré, vice-président de la FIDH, “l’instruction judiciaire a duré de longues années, mais a permis la mise en cause des principaux responsables présumés du massacre, y compris Moussa Dadis Camara. Il n’y a désormais plus de temps à perdre pour l’organisation d’un procès historique pour la Guinée et plus largement pour l’Afrique. La feuille de route et la fréquence prévue des réunions du comité sont des gages importants pour y parvenir“.
« Nos organisations accompagnent 450 victimes constituées parties civiles dans cette procédure. L’une d’entre elles est décédée à Conakry ce jeudi 12 avril, alors qu’elle faisait l’objet d’un suivi médical, portant à près d’une dizaine le nombre de victimes décédées depuis 2009. Nos organisations leur rendent hommage et appellent les autorités à garantir l’ouverture rapide du procès. Elles tiennent à la disposition du comité une série de recommandations quant à l’organisation de celui-ci »,a-t-il ajouté.
Les massacres du 28 septembre 2009 au stade éponyme avait fait 157 morts, selon l’ONU et plusieurs femmes violées et des portés disparus.
Abdoul Malick DIALLO et Dansa CAMARA DC
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