Plus d’une cinquantaine de camions sont bloqués à Koundara, à la frontière entre la Guinée et le Sénégal. Ce blocus est dû à la fermeture de la frontière par le gouvernement guinéen depuis bientôt quatre (4) mois.
Rencontrés ce jeudi 14 janvier 2021 à Koundara, certains chauffeurs de camions qui tirent le diable par la queue, se plaignent et s’inquiètent de leurs situations. Ils invitent les autorités guinéennes à rouvrir ces frontières afin qu’ils puissent reprendre leurs activités. Modou Diouf est l’un d’eux, il explique son calvaire.
«Cela fait quatre mois depuis que nous sommes bloqués ici. Nous souffrons beaucoup. On a ni famille ni ami ici. Toutes nos connaissances sont à Dakar on est là des fois on gagne à manger dès fois on gagne pas. Mais on est obligé de faire avec parce que le président guinéen ne veut pas se prononcer sur l’ouverture des frontières. Nous dormons dans nos camions des fois sous nos camions. Le gouvernement guinéen n’a qu’à nous aider pour que nous puissions rejoindre nos familles », lance le chauffeur.
Même son de cloche chez cet autre chauffeur, Abdoulaye Niang, la quarantaine révolue a été déplacé pour envoyer de l’engrais en Guinée. Il a fait trois (3) mois quinze (15) jours à la frontière.
«Depuis le 26 septembre dernier nous sommes bloqués ici. J’étais venu avec le propriétaire du chargement, mais il est tombé malade et il s’est retourné à Dakar. J’ai ma femme qui a accouché cela fait 3 mois et je n’ai pas pu voir le bébé. Nous demandons aux autorités de nous aider. Tout l’argent qu’on avait est finit. Chaque jour nous avons droit qu’à un seul repas. On en a marre ».
Impact de la fermeture sur les activités de motos taxis allant jusqu’a braver l’interdiction de sortir du pays
La fermeture des frontières a eu également un impact sur les activités quotidiennes des conducteurs de motos taxis à Koundara.
Cependant, la situation a obligé certains citoyens à braver l’interdiction en complicité avec certains jeunes conducteurs de taxis motos pour sortir du pays, en dépit de toutes les difficultés qui y vont avec. Témoignage d’un jeune qui a décidé de garder l’anonymat.
«Nous faisons traverser les gens de la frontière à cinq cent mille francs guinéens, voir six cent mille par personne. En le faisant nous n’empruntons pas la route principale. Nous utilisons les raccourcis dans la brousse par peur d’être arrêter par les agents de la douane. Parfois, on les donne deux cents mille ça dépend c’est une question de négociation. Mais malgré cela dès fois il arrive que des agents de la douane nous attrape dans la brousse mais nous les payons pour continuer le trajet avec les clients», explique t-il.
Malgré ces difficultés qu’il rencontre sur la route, cet autre conducteur indique que c’est une pratique qui leurs rapportes énormément de bénéfices.
«C’est risqué bien sûr, parce que si les forces de l’ordre saisissent ta moto, tu es obligé de payer entre deux millions ou trois millions pour qu’on te restitue ta moto, mais cela nous rapporte de l’argent, dans la semaine tu peux te retrouver avec cinq million de franc guinéen», se réjouit-il.
Impact sur les produits alimentaires
Dans la préfecture de Koundara, la plus part des produits alimentaires ont connu une flambée, nous a confié ce commerçant qui exerce ses activités commerciales depuis plusieurs années à Koundara. Mamadou Boiro fait l’état de lieux de la situation.
« Avant la fermeture des frontières, le sac de riz se négociait à 215.000 GNF actuellement il est vendu à 230.000 voir 240.000 selon la marque. Un bidon d’huile d’arachide de cinq (5) litres était vendu à 70.000 à cause de la fermeture, il se négocie à 80.000 GNF. Une boîte de mayonnaise qui coûtait 30.000 se vend à 35.000 GNF. Un alvéole d’Œuf s’obtenait à 30.000 aujourd’hui c’est à 40.000 GNF.», a-t-il confié.
Plusieurs marchés de la préfecture de Koundara sillonnés, sont bondés de produits alimentaires dont la date d’expiration est arrivée à terme. En attendant, ces transporteurs qui ne savent plus à quel saint se vouer, prennent leurs mal en patience.
Démarrer vos camions et foncer sur le barrage cest simple en Guinée le président est maudit