Une journée d’échange entre les acteurs sociaux et acteurs de la chaine pénale dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la Tolérance zéro contre les mutilations génitales féminines, a eu lieu ce vendredi 12 février 2021, au gouvernorat de la ville de Conakry. Il s’agit d’un projet financé par l’Union Européenne et appuyé par la section régionale de l’action sociale.
L’objectif était de renforcer la collaboration entre les acteurs clés de la lutte contre les violences basées sur le genre en général et les mutilations génitales féminines en particulier afin de développer les mécanismes de protection efficaces et inclusifs, qui favorisent une approche cohérente, global et coordonnée des VBG.
La rencontres avec ces acteurs a permis de partager les expériences de l’Ong, soulever les difficultés rencontrées dans leurs travaux afin d’apporter des essaies de solution pour aplanir les divergences, a dit le coordinateur national et directeur des programmes de l’ONG ‘’Les Mêmes droits pour Tous’’.
En terme de lutte contre les mutilations génitales féminines, l’Ong MDT dit avoir suffisamment de difficultés qui se résument par la banalisation de la question de l’acte. «Beaucoup considèrent cette pratique comme étant des pratiques coutumières, des pratiques religieuses. Deuxième chose, c’est la coordination des actions au niveau des différents acteurs. A quel moment, l’officier de police judiciaire peut-il intervenir ? A quel moment, nous autres organisations de la société civiles, nous pouvons intervenir ? A quel moment la justice peut-elle intervenir ? Pourquoi nous avons suffisamment de cas ? » ce sont entre autres des questions que Tossa Adrien s’est posées.
Il a rappelle que la Guinée occupe la deuxième place en Afrique, en terme de mutilations génitale féminine, après la Somalie. « Depuis plus de trente ans, la lutte a été engagée mais les résultats sont maigres. Nous avons une législation abondante en terme de lutte contre les MGF. Mais à quoi tout cela sert ? »
Parlant au nom du gouverneur de la ville de Conakry, Dr Moundjour Chérif, Directeur de Cabinet du gouvernorat de la ville de Conakry a profité de l’occasion pour exorter les acteurs accompagnateurs, pour qu’à travers des messages, les filles et les femmes soient outillées, conscientisées et informées que leurs droits, il faut qu’elles les réclament leurs droits.
Pour sortir la Guinée de ce statut, le coordinateur national de l’Ong “Les Mêmes Droits pour Tous”a affirmé qu’il faut une synergie d’action entre les acteurs.
«Il faudrait que tous les acteurs puissent se retrouver dans un même cadre de façon périodique pour échanger sur les difficultés, mais aussi partager les expériences en terme de succès au niveau des communes, de l’action sociale et certains autres services qui ne sont pas suffisamment engagés.»
En Guinée, la cinquième enquête démographique et de santé effectuée en 2018 a démontré que 95% des femmes entre 15 et 49 ans sont excisées. Et 39% des filles de 0 et 14 ans et 65% des femmes et 60% des hommes interviewés entre 15 et 49ans pensent que l’excision doit continuer, selon la représentante de l’Union Européenne.