Me Alpha Amadou DS Bah vice-président de l’Observatoire Guinéen des Droits de l’Homme (OGDH) s’est prononcé ce jeudi 12 mai 2022, sur l’annonce de l’ouverture d’une information judiciaire concernant les crimes de sang commis sous le régime d’Alpha Condé. Il s’inquiète sur les garanties de protection qui seraient accordées aux victimes et observe de près l’évolution de la procédure. Il a aussi invité d’autres juridictions à se saisir sur les mêmes faits.
Sous les instructions du procureur général près la Cour d’appel de Conakry, le procureur de Dixinn a ouvert une information judiciaire contre l’ancien président Alpha Condé, son premier ministre Kassory Fofana et plusieurs autres ministres qui seraient impliqués dans des crimes de sang. Des crimes commis pendant le double scrutin du 22 mars 2020, les jours qui ont suivi et pendant le scrutin présidentiel qui a abouti au troisième mandat d’Alpha Condé.
Pour Me Alpha Amadou DS BAH, l’OGDH est en train de réfléchir sur une possibilité de se constituer partie civile dans ce dossier : «On est en train de recevoir certaines victimes de ce régime. Nous avons déjà documenté plusieurs cas de meurtre, d’assassinat et de viol. Nous accompagnerons très certainement les victimes et éventuellement nous nous constituerons partie civile au moment venu.»
L’OGDH dispose de plusieurs documents à travers les témoignages des victimes venues témoigner et des documents fournis par les observateurs. À en croire ce défenseur des droits de l’homme, il y a toute sorte de violations de droits de l’homme comme indiqué par les chefs d’accusations du procureur de Dixinn.
L’OGDH pourrait fournir des témoignages et des témoins si les garanties de protection sont concrètes. Il observe de près l’évolution de la procédure, et veut obtenir des garanties qui ne soient pas verbales pour pouvoir apporter son aide à la justice guinéenne.
«Pour l’instant nous allons observer, il y a des personnes qui ont été victimes et il y des témoins. En fonction de l’évolution de la procédure et des garanties que le procureur va nous accorder et qui ne soient pas des garanties verbales. S’il y a des mesures concrètes qui sont mises en œuvre pour la protection des témoins, nous lui enverrons plusieurs témoins et les victimes. Mais en attendant, on est en train d’observer comment la procédure va être menée. Nous lui contacterons le moment venu, s’il y a une évolution», a affirmé Me Alpha Amadou DS Bah.
Il a invité par ailleurs, le procureur général près la Cour d’appel de Kankan à s’inscrire dans la même logique que celui de Conakry. Il estime que le parquet général de Kankan devrait se saisir automatiquement puisqu’il y a eu aussi des infractions commises dans cette juridiction dans les mêmes circonstances et au même moment.
«Il ne l’a pas fait, mais je pense qu’il devrait emboîter le pas de celui de Conakry. Il faut que les enquêtes soient menées dans cette juridiction. Il y a eu beaucoup d’exactions qui ont été commises à Kankan et à Nzérékoré. On se souvient de l’affaire de Womey, de Galapaye où il y a eu tellement des exactions qu’aujourd’hui les parquets d’instance devraient ouvrir des enquêtes pour mettre la lumière sur ces événements», rappelle l’avocat.