L’opération journée ville morte lancée ce lundi 12 mars et la grève des enseignants ont créé des mouvements un peu partout dans la ville de Conakry et périphéries. Nous vous faisons le point de la situation.
Ratoma
Comme on pouvait s’y attendre à chaque fois que l’opposition républicaine appelle à des journées « ville morte », l’autoroute Le Prince communément appelé l’axe, a repris avec les violences ce lundi 12 mars 2018. De Koloma à Hamdallaye où nous avons fait le tour ce matin (10h 20mn) les jeunes manifestants ont érigé des barricades, brûlé des pneus entre Koloma et le rond-point de Bambeto.
Ce qui pourrait attirer l’attention des observateurs, c’est aussi cette forte mobilisation des jeunes qui continuent à occuper la rue, plus précisément à Koloma et à Hamdallaye aux alentours du Groupe Scolaire Djibril Tamsir Niane.
Sur l’axe Cité Enco5-Sonfonia, non seulement boutiques et magasins restent fermés, mais aussi la circulation reste complètement paralysée.
À Wanidara, des jeunes ont érigé des barricades avant d’être dispersés. À Sonfonia au niveau de la T7 des jeunes règnent en maîtres. Ils érigent des barricades et empêchent tout engin roulant à continuer vers la Cimenterie. Ceux qui tentent d’y passer sont dépouillés de leurs biens. Aux environs de 12h30, une pick-up de la CMIS tentent de disperser les jeunes manifestants armés de battons et de cailloux.
Les périphéries de Conakry
Le mot d’ordre de ville morte lancé par l’opposition guinéenne, a de peu touché les périphéries de la capitale Conakry, en cette matinée de ce lundi 12 mars 2018. Sur l’autoroute Fidel Castro qui mène à la préfecture de Coyah (Kountia, Km 36, Sanoyah, Coyah centre) la circulation est fluide, malgré la tension visible sur les lieux. Pas d’embouteillages ce matin et une grande présence de voitures à l’attente de passagers, contrairement aux autres jours.
Quant à l’autoroute Le Prince qui mène à la préfecture de Dubréka, la circulation est perturbée de la T7 à Kagbélen en passant par la Cimenterie. Quelques boutiques sont ouvertes, mais une forte tension d’accrochage est perceptible par endroits. Du carrefour Kagbelen au centre de la préfecture, la circulation reste fluide malgré l’impact des troubles de l’axe Le Prince. Ce début de journée ville morte, reste pour le moment moins respecté par rapport à la précédente.
Matoto
A 11h, à Matoto centre, la circulation reste morose. Les boutiques et magasins du grand marché de Matoto restent fermés. Sauf quelques femmes étalagistes sont en train de vendre des petits condiments. Mais certaines femmes ont plié bagages dès qu’elles ont eu les échos des événements à Yimbaya et au groupe Hadafo Média.
A Yimbaya, des femmes et des jeunes occupent la rue. Leur manifestation n’est pas politique. Ils demandent la réouverture des classes. Des femmes et des enfants s’amusent dans la rue avec un tableau en lançant des propos hostiles au président Alpha Condé.
Sur l’axe Enta-Sangoyah, boutiques et magasins restent fermés, par contre des véhicules circulent même si ce n’est pas comme d’habitude.
Dixinn -Kaloum
Les communes de Dixinn et de Kaloum ont largement suivi la consigne de l’opération « journée ville morte » donnée par l’opposition républicaine.
A Dixinn, seulement quelques commerces sont ouverts et la circulation est très fluide, pas d’embouteillages. La Terrasse, qui d’habitude grouille de monde, est presque déserte. On constate surtout la présence des forces de l’ordre.
La situation est plus tendue dans le centre-ville de Kaloum. Des femmes ont manifesté devant le palais présidentiel. Des pneus brûlés dans les quartiers de Tombo, Coronthie, Manquepas et Almamyah. La circulation est fluide par endroit. Aucune activité commerciale au marché Niger. Les Boutiques et magasins sont fermés.
Matam
De Dabondy à Madina, il n’y pas de circulation. Les jeunes règnent en maitres. Ils obligent tous ceux qui sont sur motos ou voitures de rebrousser chemin. Ceux derniers, pour la plupart se rabattent sur la route du Niger où la circulation est dense. Le marché Bonfi grouille de monde. A Madina, tout est fermé. Au carrefour Constantin, des forces de l’ordre sont présents. Des violences ont été enregistrées sur l’autoroute Fidel Castro au niveau de la «Casse». Des journalistes ont été pris à partie par des « loubards » qui les ont dépouillés.
Avec la collaboration de l’ensemble des reporters de la rédaction de GUINEE360