Le président Directeur général du groupe EBOMAF SA, a convoqué des médias guinéens au Burkina Faso en début de la semaine précédente, pour s’expliquer sur le ‘’désaccord’’ entre lui et les autorités guinéennes du régime d’Alpha Condé, autour du bitumage de plusieurs voies en Haute-Guinée.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à cet effet, dans son pays, M. Bonkoungou Mahamadou a rappelé avoir eu la confiance de l’Etat Guinéen, le 30 décembre 2013, pour les travaux sur la route Kankan-Kissidougou, longue de 194 kilomètres avec une montant de 305 millions d’euros et celle de Kankan-Mandiana à hauteur de 184 millions d’euros.
“Pour une question d’apprentissage, il m’a été proposé d’associer une certaine société dénommée Guiter SA. Personnellement, j’estime que cette société n’a aucune expérience technique en matière de construction de routes. Nous avons été ensemble à la demande des autorités. Il s’agissait de donner l’expertise à des nationaux. Si la route Kankan-Mandiana, nous sommes restés chef de file parce que les marchés ont été exclusivement signés par la société EBOMAF avec 51% et 49% revenait à l’entreprise GUITER SA. Le répondant administratif et financier du marché Kankan-Mandiana devant l’Etat guinéen était l’entreprise EBOMAF”, a expliqué Mahamadou Bonkoungou, aux journalistes.
L’entrepreneur burkinabè a exprimé également son étonnement suite à l’octroi unilatéral d’une garantie de 65 millions d’euros «qui ne représente rien en lieu et place de 500 millions d’euros pour les deux marchés », d’après lui.
A contrario, une enquête d’un journaliste de la radio Espace indique que le contrat a été divisé en deux tranches et une partie a été confiée à l’entreprise GUITER S.A.
« Il y a eu deux lots sur ce tronçon. Un de Kissidougou jusqu’à Kankan et l’autre de Kankan jusqu’à Mandiana. Chaque contrat a été divisé également en deux parties. Une partie qu’ils ont appelé ‘’tranche ferme’’, une autre qu’ils ont appelé ‘’tranche optionnelle’’. »
La tranche ferme, explique Moussa Moise, c’est celle pour laquelle monsieur Ebomaf a eu 65 millions d’euros qui ont été décaissés, sur signature de l’ancien ministre de l’économie et des finances, Mohamed Diaré, le 21 février 2014. Sur son instruction, une lettre de garantie aurait été faite en faveur de la société EBOMAF du Burkina Faso, au titre des travaux de bitumage de la route Kankan-Kissidougou.
Dans les clauses du contrat, un échéancier a été donné par le ministre de l’Economie est des finances d’alors. Le payement de ce montant a ainsi été effectué par quatre tranches : 16 250 000 euros (payable au 30 mars 2015) ; 16 250 000 euros (payable au 30 juin 2015) ; 16 250 000 euros (payable au 30 septembre 2015) ; et 16 250 000 euros (payable au 30 décembre 2015).
Pourtant, révèle l’enquête de nos confrères de la radio Espace, l’argent ne pouvait être entièrement payé que si l’entreprise voyait ses travaux certifiés par le bureau de contrôle.
Dans la tranche ferme toujours, il a été recommandé que le contrat soit exécuté dans un délai de 12 mois. Sauf que Mahamadou Bonkoungou a affirmé avoir apposé sa signature sur le papier du contrat que sous pression (…)