Les “actes” du père de l’indépendance de la Guinée seraient-ils en train de suivre son fils ? Rien n’est sûr, mais la condamnation le 22 avril dernier, par la justice américaine de Mohamed Touré, fils du premier chef d’État guinéen et sa femme Denise Cross Touré à 7 ans de prison ferme et 3 ans de sursis, laisse des commentaires tout autre.
Alors que le couple est sommé de payer 288 620 dollars comme dommage et intérêts à la jeune victime qu’ils ont réduite à l’esclavage pendant 16 ans, certains acteurs publics du pays, dont le député uninominal de Dinguiraye, Fodé Bocar Maréga y voit d’un autre regard cette affaire.
Dans une interview accordée à la presse, ce jeudi 09 mai 2019, ce fils d’une des victimes du premier régime a d’abord annoncé ne pas avoir de commentaire particulier “vis-à-vis d’un délinquant qui a été condamné”. Au contraire il s’est affiché, en personne, “marqué par cette victime qui a passé toutes ces années dans les conditions dans lesquelles elle est passée“.
Selon ce membre de l’AVCB (Association des Victimes du Camp Boiro), qui décrit les faits comme un acte non isolé, Mohamed Touré est tout simplement “comme son père, comme tout le système dans lequel ils étaient”, c’est-à-dire ” un système de pourriture de délation, de mensonge et un système de comportements indécents. Ce sont des personnes qui ont passé leur vie à exécuter des gens, et aujourd’hui ils sont entrain de récolter ce qu’ils ont semé. C’est à dire que leur gène ressortent dans des individus”.
Honorable Fodé Bocar Maréga réoriente surtout le débat vers la victime pour qui “on doit avoir une pensée”. D’après lui la question dans ce dossier c’est: ” la victime c’est un enfant de quel âge ? 5 ans 6 ans qui a été transporté là-bas pour s’occuper d’enfants? C’était impossible pour elle d’aller à l’école, elle a été frappée, elle était brimée dans un pays comme les États-Unis, voilà la victime, c’est ça qu’il faut mettre en ligne de mire et non pas ce délinquant qui a été condamné “, a-t-il enfin lâché.