Les acteurs politiques signataires de la déclaration commune qui alerte l’opinion sur des graves “dysfonctionnements” dans la conduite de la transition ne ratent aucune occasion pour exprimer leurs mécontentements.
En dépit de nombreuses sollicitations faites par ces acteurs, la junte au pouvoir n’a pas bougé pour ouvrir un couloir de négociation avec les forces vives.
Ce qui dénonce le président du parti PRP. Rafiou Sow prévient que c’est une grosse erreur pour le CNRD de penser que la transition se mènera sans les acteurs politiques.
“Face à un gouvernement qui garde la sourde oreille, les manifestations pacifiques c’est notre dernier recours pour montrer au colonel Doumbouya qu’on a la majorité de la population avec nous”, prévient ce responsable de l’ANAD.
“Le CNRD est tenu obligé de nous écouter, de dialoguer avec nous, parce que nous ne laisserons pas cette transition aller à la dérive. Cette transition ne se mènera pas sans nous, nous ne pouvons pas l’accepter. Nous allons le contraindre par les manifestations pour qu’il obtempère”, ajoute-t-il.
Au-lieu de mettre en place un cadre de concertation comme l’exige la classe politique, des observateurs suggèrent plutôt que le débat politique se transporte sur la table du Conseil national de la transition.
Pour Rafiou Sow, le CNT n’est pas légitime pour piloter une telle mission. “Si Doumbouya refuse d’obtempérer, nous allons récuser purement et simplement les institutions de la transition y compris le CNT et le CNRD lui-même”, déclare M. Sow.
Donc persiste cet acteur politique, le président la junte a intérêt à écouter et à dialoguer avec la classe politique. Rafiou Sow précise tout de même que ce dialogue que réclament les acteurs politiques, s’inscrit dans le cadre de leur volonté de contribuer à la réussite de la transition.
“Nous sommes Guinéens autant qu’eux, ils sont obligé de nous écouter pour que cette transition soit inclusive comme il a promis au début. Nous n’accepterons pas que Doumbouya échoue dans cette transition, nous tirons la sonnette d’alarme maintenant pour d’éventuelles crises majeures dans le pays”, conclut-il.