La Guinée n’a toujours pas maitrisé les fléaux de viol et de violences basées sur le genre qui prend d’ailleurs une autre tournure inquiétante dans le pays. Tenez, de janvier 2021, à nos jours, la Brigade spéciale de la protection civile et des personnes vulnérables (BSPPV) annonce avoir enregistré 131 cas de viol dont 85 cas de 0 à 13 ans, 37 cas de 13 à 18 ans, et 9 cas de 18 ans à plus.
Adjudant-chef Thierno Hamidou Diallo, qui a parlé au nom de cette brigade, a expliqué que sur les 131 cas, ils ont eu à déférer 41 cas devant les différents tribunaux de Conakry et les 90 autres cas sont en cours de transfèrement. Il l’a fait savoir au cours de la clôture des 16 jours d’activisme sur la campagne de sensibilisation pour l’élimination des violences faites aux femmes, ce vendredi 10 décembre 2021.
A en croire le commandant adjoint de la BSPPV, dans la plupart des cas, les victimes ont des liens de parenté avec leurs bourreaux : «Nous avons des difficultés, parce que le violeur n’est pas loin. Le plus souvent, c’est un membre de la famille ou un voisin. Dans certains cas, quand le viol est consommé, les parents n’acceptent pas de porter plainte à la police ou à la gendarmerie. Ils préfèrent régler entre eux. Ce qui fait que nous ne sommes pas au courant. Il y a d’autres cas, c’est le poids des religieux qui viennent interférer dans les dossiers. Ils n’acceptent pas que les plaintes soient acheminées vers nous et cela complique la tâche. Lorsqu’un dossier de viol arrive, nous l’étudions ensuite on défère le violeur. Même si la partie victime désiste, la loi nous permet de poursuivre cette personne et la déférer devant les tribunaux».